Dès le seuil de la salle des douches, je fus saisi de stupeur en voyant trente barbiers inattendus qui rasaient trente déportés des pieds au sommet du crâne ! Pour faciliter leur travail ils suspendaient leurs patients la tête en bas et les jambes écartées, après des chevalets de bois qui rappelaient ceux que l’on emploie dans les campagnes pour saigner les cochons. Ce dispositif aidait à raser les troncs, les jambes et les bas-ventres. Les barbiers maniaient leurs grands rasoirs comme s’ils eussent été inoffensifs et semblaient totalement indifférents à la surface qu’ils rasaient aussi bien qu’à toute mesure d’antisepsie.