Cormont Jean
1924, Houille - 2005
Dès novembre 1940, Jean Cormont prend la route pour tenter de rejoindre les Forces françaises Libres. Cette première épopée est stoppée à La Haye-Descartes en Indre et Loire. Interné à Tours, il s’évade et parvient au début 1941 à passer en zone non occupée. En juillet 1941 il est à Brives et s’engage au 41e Régiment d’infanterie. Il quitte l’armée suite à l’invasion de la zone libre en novembre 1942 et rejoint la clandestinité. Dans le Massif Central, il noue des contacts avec des groupes de Résistance et avec un groupe composé de militaires et d’officiers. Il passe en Espagne pour rejoindre l’Angleterre. Ils sont arrêtés par la police franquiste, ramenés en France et remis entre les mains de la Gestapo. Jean Cormont, qui a 19 ans, est enfermé à la citadelle de Perpignan, torturé, jugé et condamné à mort.
Il n'est pas exécuté mais transféré à Compiègne puis déporté à Buchenwald le 19 janvier 1944 (matricule 41279). Le 10 février 1944, il est dirigé vers le camp de Dora où les conditions sont épouvantables. Avec ses camarades, il vit et travaille au montage des fusées V2, dans le tunnel, sans voir le jour pendant 3 mois. Le 5 avril 1945, c’est l’évacuation : une « marche de la mort » vers Ravensbrück où il arrive le 16 avril puis vers Malchow où il est libéré le 1er mai 1945 par les troupes Mongols Soviétiques, dans un grand désordre. Avec des camarades, ils occupent l’infirmerie SS pour soigner les malades. Jean va chercher de l’aide en zone américaine, ce qui permet l’évacuation des déportés français. Il arrive à Paris au Lutetia le 29 mai 1945.
Il reprend une activité professionnelle après de longs mois de soins et devient membre de l’Association Buchenwald-Dora et Kommandos dont il est le secrétaire général de 1985 à 1999. Il accompagne les voyages de mémoire et témoigne dans les écoles, œuvrant pour le rapprochement des associations.