Palant Charles
Les parents de Charles, Juifs polonais, émigrent durant l’entre-deux guerres. Son père, maroquinier dans le quartier de Belleville, décède en 1933, laissant une famille de quatre enfants. En 1935, Charles quitte l’école alors qu’il a douze ans après avoir obtenu le Certificat d’Etudes primaires. Il commence lui-même un apprentissage en maroquinerie. A 15 ans, nourri par la vie et son environnement familial, il est déjà délégué syndical.
Avec la guerre, Charles part pour la région lyonnaise. Il y lie des contacts avec la MOI (mouvement de résistance de la Main d’œuvre immigrée). Le 17 août 1943, il est arrêté à Lyon, sur dénonciation, avec sa mère et sa jeune sœur Lily. Ils connaissent la prison Montluc puis le camp de Drancy. Tous les trois sont déportés en octobre 1943 par le convoi 60.
A l’arrivée, lors de la sélection, il est séparé de sa mère et de sa sœur ; elles sont assassinées dès ce jour à Birkenau. Charles est orienté vers le travail forcé et transféré au camp de Buna Monowitz. Il y demeure jusqu’en janvier 1945. La Marche de la mort le conduit à Buchenwald. Il y est libéré.
En 1949, il participe à la création du MRAP, dont il a été le secrétaire général pendant vingt et un an et l'un des présidents d'honneur. Il a été à l’origine de la fondation de l’Amicale du camp de Buna Monowitz, association qui a rejoint et constitué l’Union des Déportés d’Auschwitz au début des années 2000 et dont Charles était l’un des vices présidents.
Il a rédigé son témoignage, en 2009, Je crois au matin, Paris, Le Manuscrit, Collection Témoignages de la Shoah, FMS.