Comme travail nous avions des arbres à abattre, le roulage et l’empierrement des routes, le rouleau étant trainé par une vingtaine de femmes choisies au hasard, qu’elles fussent jeunes ou vieilles, nous tirions sur une corde comme les bateliers de la Volga, le vidange des fosses d’aisance, les corvées de morts à la morgue et aux fours crématoires, le déchargement des péniches, l’extraction de la tourbe, le déchargement des trains d’objets volés dans l’Europe entière et les corvées de sable.
Il y avait aussi des travaux de couture, le tissage, le tricot, le raccommodage. Ce dernier travail était horrible, car il s’agissait de raccommoder des uniformes de soldats morts. Ils étaient tous maculés de sang. On y trouvait des morceaux de chair et tous ces vêtements étaient remplis de poux et d’autres petites bêtes qui nous envahissaient dans nos blocks par l’intermédiaire des travailleuses qui en étaient couvertes. C’était certainement une de nos plus grandes souffrances. Certaines femmes travaillaient aussi à la fabrication d’appareils acoustiques en usine.