Des gars comme nous n'en avons jamais vus sont parqués de chaque côté de la grande porte. Leurs vêtements sont déchirés, ils sont nu-pieds, ils ont les mains et les chevilles enchaînées, et surtout ils ont des croix de couleur bleue peintes sur le front et la poitrine. Ils ne bougent pas jusqu'au soir. Le lendemain, on apprend qu'ils ont été massacrés durant la nuit près du crématoire. Dans le langage du camp on appelle ces détenus au visage peint des « Indiens ». L'un fait son apparition au block 13. C'est un très jeune Français de Vire, Raymond Turquet. STO, il a été arrêté en Allemagne pour fait de résistance.