Allemagne / Sachsenhausen

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Vue aérienne du camp prise par les Alliés, 22 mars 1945. DR

Le camp de concentration d’Oranienbourg-Sachsenhausen

Début : 12 juillet 1936
Fin avril 1945, le camp fut libéré par l'Armée rouge
De 1936 à 1945 : environ 200 000 personnes y ont été internées, 84 000 y sont mortes

Les premiers camps de concentration national-socialistes furent créés en février 1933 à Berlin. Ils n’existèrent que peu de temps. En revanche, le camp de concentration aménagé par les SA dans une ancienne brasserie de la petite ville d’Oranienbourg, située à environ 30 km au nord de Berlin, exista pendant plus d’un an. Les SS le fermèrent en juillet 1934 lorsqu’ils reprirent la charge des camps de concentration.

Les SS souhaitaient toutefois eux aussi disposer d’un camp de concentration à proximité de la capitale du IIIe Reich. En 1936, ils déplacèrent donc le camp d’Esterwegen situé dans l’arrondissement du Pays de l'Ems dans un nouveau camp aux abords d’Oranienbourg, près de la commune de Sachsenhausen. C’est de ce nom que fut baptisé le nouveau camp de concentration.

 

Le site forestier disponible formait presque un triangle équilatéral. En juillet 1936, les 50 premiers prisonniers commencèrent à abattre des arbres. Les baraques furent agencées en demi-cercles autour de la place d’appel, de telle manière que l’ensemble du camp pouvait être aperçu depuis la tour du portail d’entrée et atteint par les mitrailleuses. Cet aménagement permettait de signifier aux détenus qu’ils étaient entièrement sous contrôle. À la fin de l’année 1937, 53 baraques étaient prêtes. En 1938, le camp fut entouré d’un mur. À l’intérieur passait une clôture de barbelés électrifiée. Entre les deux patrouillaient des gardes SS. En outre, les prisonniers étaient surveillés par des sentinelles équipées de mitrailleuses et réparties sur huit tours. En 1938, le camp était déjà trop petit, la direction fit donc ériger 18 baraques supplémentaires à l’est de l’entrée (« le petit camp »).

Développement du camp

Sur le terrain attenant situé côté ouest du camp (« site industriel ») furent érigés des ateliers, puis plus tard également les usines d’armement DAW et l’usine d’habillement des Waffen-SS (« usine de chaussures »). La fosse d’exécution se trouvait elle aussi sur le site industriel. En outre, pendant la guerre, les SS y construisirent un crématorium et la Station Z avec l’installation servant à exécuter les prisonniers d’une balle dans la nuque (« Genickschussanlage ») et une chambre à gaz. Au sud-est du triangle que formait le camp se trouvait le camp des troupes SS-Totenkopfverbände qui surveillaient le camp et qui exerçaient également d’autres tâches militaires. À côté, l’inspection du camp, qui dirigeait le système des camps de concentration pour le compte du responsable SS Heinrich Himmler, reçut en 1938/39 un grand bâtiment administratif. Les responsables des gardes SS habitaient dans les lotissements SS d’Oranienbourg et de Sachsenhausen, situés au sud-ouest et au nord-ouest. En 1938/39, les prisonniers du camp durent fabriquer au bord du canal Oder-Havel situé à proximité une grande manufacture destinée à fournir à Hitler des briques lui permettant de mettre en œuvre des plans de construction titanesques à Berlin. Pendant la guerre, un autre site d’usinage de pierres granitiques devait voir le jour à côté pour remplir le même objectif. À la place, les prisonniers reçurent pour mission de démanteler le butin récolté dans les territoires occupés (« commando Speer »). Pendant la guerre, le site SS d’Oranienbourg s’étendit vers le nord. Parmi les principales entreprises, il y avait l’entrepôt de véhicules automobiles qui comptait la section de recherche expérimentale des techniques automobiles, les ateliers d’armement, un service principal responsable du matériel militaire et le service responsable du matériel militaire des transmissions de la Waffen-SS. Sur le site SS, il existait en outre un grand nombre d’autres établissements dont : une boulangerie industrielle, une boucherie, une école de santé publique et d’interprétation, une piste d’essai des chaussures de l’administration du IIIe Reich pour l’expansion économique ; les prisonniers du camp devaient y parcourir 30 à 40 km par jour avec de lourds sacs sur le dos en se faisant rouer de coups pour avancer, ainsi qu’une école de dressage de chiens, un institut de techniques et de mathématiques dans lequel des scientifiques détenus travaillaient, etc. À l’intérieur du camp, des prisonniers travaillaient dans des ateliers pour fabriquer de faux billets et réparer les montres de juifs assassinés.

 

Les prisonniers

À la fin de l’année 1936, Sachsenhausen comptait plus de 1 600 prisonniers. En 1937, leur nombre augmenta jusqu’à atteindre environ 2 500. En juin et en novembre 1938, de nombreuses incarcérations firent gonfler le nombre de détenus à plus de 14 000, mais ce nombre rechuta vite en raison de libérations et de décès. Au début de la guerre, 6 563 détenus étaient déclarés. Pour la période de 1937 à 1945, les chiffres suivants sont à notre connaissance :

 

 

1937

1938

1939

1940

1941

1942

1943

1944

31/03/1945

Remplissage à la fin de la guerre

2 523

8 309

12 187

10 577

12 059

16 559

28 224

60 879

47 933

Incarcérations

2 890

13 729

9 082

18 925

8 666

16 590

20 021

49 564

17 781

Remarque : les incarcérations de 1944 ne comprennent pas les nouvelles arrivantes dans les camps de femmes.

Sachsenhausen était la plaque tournante du système des camps de concentration. C’est pourquoi une partie considérable des prisonniers incarcérés furent renvoyés vers d’autres camps et ce, en particulier en 1940 et en 1944.

Dans les premières années du régime nazi, ce sont avant tout des opposants politiques qui furent enfermés dans les camps de concentration. Dans les années qui ont suivi, de nouvelles minorités ne cessèrent de s’y ajouter. Lors de la création du camp de concentration de Sachsenhausen, un tiers des prisonniers étaient déjà des criminels signalés en tant que « criminels professionnels » (BV, « Berufsverbrecher ») qui étaient toutefois bien souvent emprisonnés pour de petits délits. À partir de 1937, Himmler s’efforça de prendre en charge les personnes internées sous haute sécurité dans les établissements pénitentiaires. Toutefois, cette mesure ne fut systématisée qu’à partir de l’automne 1942 (dans le camp nommé « SVer »). En juin 1938, plus de 6 000 « fainéants » furent internés à Sachsenhausen. Il s’agissait souvent de personnes qui n’avaient pas d’emplois fixes, de sans domicile fixe, de vagabonds, de mendiants et de personnes poursuivies pour attentat aux mœurs ou ayant été dénoncées. Pour la première fois, les Sintés et les Roms furent internés en grands nombres. Lors des pogromes de novembre (« Nuits de Cristal »), la Gestapo livra environ 6 000 juifs au camp de Sachsenhausen. Ils y furent particulièrement maltraités et harcelés. Dans les semaines et les mois qui suivirent, les survivants furent, pour la plupart, libérés, à condition qu’ils démontrent qu’ils avaient la possibilité d’émigrer. À partir de mi-septembre 1939, environ 1 000 Polonais et juifs apatrides furent internés et à nouveau victimes de tortures particulièrement atroces. Le IIIe Reich se voulait « sans juif », c’est pourquoi les responsables SS déplacèrent à l’automne 1942 presque tous les juifs vers des camps installés dans la Pologne occupée, principalement vers Auschwitz. À partir du printemps 1944, des bombardements ravagèrent le pays, entraînant un grand besoin de travailleurs. Le IIIe Reich eut alors de nouveau recours à des juifs sur son territoire et les SS firent venir des milliers de femmes et d’hommes juifs des ghettos et des camps de Pologne, de Tchécoslovaquie et de Hongrie dans le camp de concentration de Sachsenhausen, principalement dans des camps extérieurs. Au début de l’année 1945, 11 100 juifs, femmes et hommes, étaient détenus sur l’ensemble du site du camp de concentration.

Les Sintés et les Roms connurent un destin similaire. Après leur déportation vers Auschwitz en décembre 1942, certains revinrent dans des camps de concentration sur le territoire du IIIe Reich, dont celui de Sachsenhausen en 1944.

Dans les années 1930, de nombreux Témoins de Jéhovah furent enfermés dans des camps de concentration pour purger des peines pour cause de résistance et de refus de se soumettre au service militaire. À partir du milieu des années 1930, la Gestapo envoya également dans des camps de concentration des émigrants revenus sur le territoire dans le but de les « éduquer ». De plus en plus d’hommes furent internés dans des camps de concentration en raison de leurs présumées tendances homosexuelles. Les apatrides dont l’expulsion avait échoué furent internés à partir de 1937 en tant que « prisonniers pour expulsion ». Même certains membres des SS furent internés dans le camp de Sachsenhausen pour purger des peines. À partir de février 1938, ils étaient désignés « compagnie éducative ». En général, ils n’avaient pas besoin de travailler et étaient parfois déployés dans le camp comme assistants. La Wehrmacht fit elle aussi interner des soldats dans le camp de concentration pour purger des peines (dans une unité spéciale « Sonderabteilung Wehrmacht » SAW).

Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, des personnes de toute l’Europe, principalement issues des territoires occupés, furent internées dans le camp de concentration de Sachsenhausen. Dès l’été 1939, des Tchèques commencèrent à se trouver parmi les prisonniers internés. Avec l’internement massif de plus de 1 100 étudiants, leur nombre a fortement augmenté en novembre 1939. De 1940 à 1942, les Polonais constituaient la principale communauté nationale du camp. Ce groupe se composait notamment de 169 professeurs et enseignants des écoles supérieures de Cracovie. Deux mois après l’invasion de l’Union Soviétique, les transports massifs de prisonniers de guerre soviétiques débutèrent en 1941. D’abord, la plupart furent abattus, puis en octobre, la direction du camp garda environ 2 500 Russes pour les faire travailler dans une zone séparée du camp.

Des territoires d’Europe de l’ouest, du nord et du sud ayant été occupés par la Wehrmacht en 1940/41, d’abord peu de prisonniers furent envoyés au camp de concentration de Sachsenhausen. Au début, il s’agissait principalement d’opposants et d’autres prétendus ennemis de l’État, ainsi que de personnes impliquées activement dans des actions de résistance, comme par exemple les 270 mineurs de la région de Lille en juillet 1941. De Scandinavie, ce sont principalement des Norvégiens qui furent internés à Sachsenhausen. Dans de nombreux territoires occupés, la résistance commença à fortement s’intensifier vers 1943, entre autres parce que de jeunes hommes tentèrent de se dérober à la mobilisation pour le travail obligatoire sur le territoire du IIIe Reich. Dans plusieurs pays, des gens que l’on soupçonnait de soutenir des partisans furent arrêtés à grande échelle. En 1944, les internements massifs en provenance des territoires occupés atteignirent leur paroxysme. À cette période, les Allemands procédèrent à des arrestations massives et déportèrent les détenus des camps existants et des établissements pénitentiaires vers le territoire du IIIe Reich juste avant leur retraite militaire.

À partir de 1942, l’internement de travailleurs forcés étrangers exploités en Allemagne dans le camp de concentration de Sachsenhausen augmenta fortement. Ceux-ci étaient accusés de manquements aux règles de travail, de tentatives d’évasion ou de relations amoureuses avec des Allemands. Dans la majeure partie des cas, il s’agissait de personnes originaires d’URSS. C’est pourquoi, à partir de l’automne 1942, le russe était la langue majoritairement parlée dans le camp.

Les prisonniers particulièrement importants étaient enfermés par les SS dans un bâtiment spécial du camp appelé « Zellenbau ». Parmi les détenus les plus connus, on compte Georg Elser (qui tenta d’assassiner Hitler), Iakov Djougachvili (fils de Staline), Wladislaw Goral (archevêque de Lublin) et Herschel Grynszpan (responsable de l’assassinat d’un diplomate allemand à Paris en 1938 qui servit de prétexte aux pogromes de novembre). D’autres prisonniers furent placés dans un camp spécial au nord de l’enceinte du camp, dont l’ancien chancelier fédéral autrichien Kurt von Schuschnigg, un neveu de Churchill, Hjalmar Schacht (ancien président de la banque du IIIe Reich), Fritz Thyssen (industriel) et d’autres.

Dans les premières années du camp, de nombreux prisonniers étaient encore libérés au bout de quelques mois. Toutefois, le nombre de libérations diminua. En avril 1939, plus de 1 000 prisonniers furent libérés à l’occasion de l’anniversaire de Hitler. Toutefois, une partie d’entre eux fut de nouveau arrêtée après le début de la guerre. Nous disposons des chiffres suivants :

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

3 672

2 141

1 157

1 680

1 078

2 839

287

Les chiffres relativement élevés sont dus au fait que Sachsenhausen était un camp de niveau 1, c’est-à-dire le moins dur sur trois niveaux. Rapporté au quotidien dans les camps de concentration, cette classification n’avait toutefois pas grande signification.

Souvent, une libération était synonyme de mobilisation sur certains lieux de travail, souvent des établissements SS. Des prisonniers du camp de Sachsenhausen furent sélectionnés à plusieurs reprises pour intégrer des unités probatoires militaires (nommées « Bewährungseinheiten »).

À l’été 1944, le camp de Sachsenhausen prit en charge pour la première fois un camp extérieur pour femmes à Berlin et alentours. Jusqu’à la fin de l’année 1944, le nombre de détenues augmenta pour atteindre environ 13 200 femmes. Une maison close fut aménagée dans le camp principal en 1944. Dix femmes, que les SS avaient fait venir du camp de concentration de Ravensbrück, y travaillèrent comme prostituées de force.

Parmi les détenues se trouvaient de plus en plus de juives. Dès avant la guerre, certains adeptes de la danse swing, par exemple, furent envoyés dans le camp de Sachsenhausen. Parmi les prisonniers polonais et soviétiques, on comptait tellement d’adolescents qu’un bloc spécial fut temporairement aménagé pour eux. Certains n’étaient âgés que de 14 ans.

 

Les camps extérieurs

Dès 1938, les SS aménagèrent plusieurs camps extérieurs au camp de Sachsenhausen, tout d’abord principalement lors de la construction de nouveaux camps de concentration comme ceux de Neuengamme, de Wewelsburg, de Ravensbrück, de Groß-Rosen et de Riga. À Berlin, deux petits camps extérieurs existaient depuis 1940/41. La manufacture de briques obtint son propre camp en 1941. En mai 1940, pour la première fois, un contrat fut conclu avec une entreprise industrielle de l’économie privée visant à mettre à sa disposition des prisonniers du camp de concentration. Il s’agissait de la société Mitteldeutsche Stahlwerke de la multinationale Flick sise à Hennigsdorf, près de Berlin. Toutefois, l’entreprise ne commença à mobiliser des prisonniers qu’en septembre 1941. À Oranienbourg, des prisonniers travaillèrent à partir de 1941 dans l’usine de métallurgie Kayser et dans les usines aéronautiques Heinkel. Ces dernières ouvrirent en septembre 1942 un camp extérieur. D’autres camps extérieurs virent le jour à partir de 1941 à Berlin et dans le reste de la zone attenante au camp de Sachsenhausen pour des objectifs SS. En outre, en 1942/43, la 1ère brigade de construction SS à Düsseldorf et Duisbourg dépendait du camp de Sachsenhausen, il en fut de même plus tard pour d’autres brigades de construction. En 1943, de nouveaux camps extérieurs furent construits dans des entreprises industrielles à Falkensee et à Kostrzyn nad Odrą. À Lieberose, les prisonniers du camp durent ériger à partir de 1943 un nouveau terrain d’entraînement pour les troupes SS. En 1944, le nombre de camps extérieurs augmenta fortement. À la fin de l’année, au moins 36 camps extérieurs pour hommes (comptant environ 25 000 prisonniers) et 19 pour femmes (comptant environ 13 200 prisonnières) dépendaient du camp de Sachsenhausen.

 

La violence et les brimades, le quotidien dans les camps

À l’arrivée de nouveaux prisonniers, les SS se montraient particulièrement brutaux et inhumains. Les gardiens SS faisaient avancer les nouveaux arrivants dans le camp au pas de course en les rouant de coups. Bien souvent, ils devaient commencer par se tenir au garde-à-vous sur la place d’appel pendant plusieurs heures. La plupart du temps, un dirigeant SS tenait une allocution martiale au cours de laquelle il énonçait, entre autres, les sanctions pratiquées dans le camp. La procédure d’admission suivante (remise des vêtements et des biens personnels, bain avec épouillage et rasage des poils, puis un temps d’attente sans vêtements en plein air était souvent imposé, réception des vêtements du camp, souvent de mauvaise taille, couture du numéro de matricule) avait pour but d’humilier les prisonniers et était suivie de nombreux harcèlements et brimades.

Après leur internement, la violence accompagnait continuellement les prisonniers. Le règlement du camp comportait des règles détaillées, allant jusqu’à indiquer quels objets devaient se trouver de quelle manière dans les armoires. Cette règle correspondait à l’image que les SS propageaient en public : un monde règlementé jusque dans le moindre détail de façon quasi-militaire et dans lequel les criminels et les asociaux étaient éduqués pour devenir des membres utiles à la communauté. Lorsque des groupes de visiteurs se rendaient dans le camp (à Sachsenhausen, des visites étaient organisées plusieurs fois par semaine), c’est ce monde imaginaire qui était présenté lors de la visite de baraques minutieusement préparées. Dans la plupart des blocs, les visites étaient impossibles, car ils étaient bondés et les conditions d’hygiène y étaient trop déplorables.

Il était impossible aux prisonniers de respecter la multitude d’interdictions imposées par le règlement du camp. C’est pourquoi les gardiens SS et les prisonniers d’encadrement ne manquaient jamais d’occasions pour infliger des punitions. Ils distribuaient des coups et pouvaient maltraiter des prisonniers selon leur bon plaisir, jusqu’à ce que ces derniers succombent. Ceux qui avaient un malaise étaient abandonnés, recevaient des coups de pied dans l’abdomen ou à la tête ou bien encore étaient aspergés d’eau froide, puis de nouveau maltraités. Aucun gardien n’était obligé de rendre des comptes lorsqu’il tuait un prisonnier. Parmi les punitions les moins dures, il y avait l’interdiction d’envoyer ou de recevoir des lettres et des colis, la privation de nourriture ou la position au garde-à-vous à la porte du camp. Lors du « Sachsengruß » (salut saxon), les prisonniers devaient rester en position accroupie, les mains tendues en avant ou jointes derrière la nuque, souvent pendant plusieurs heures. Il arrivait aussi fréquemment que tout un bloc soit obligé de faire du « sport » en raison d’une prétendue atteinte à l’ordre : c’est-à-dire qu’ils devaient courir, sautiller, ramper, bondir, etc. sur commande. Les juifs et les prisonniers du Zellenbau et du quartier d’isolement étaient traités de manière particulièrement dure. Étaient en isolement la compagnie disciplinaire des « récidivistes politiques » (prisonniers internés pour la 2e fois dans le camp de concentration), ainsi que parfois des Témoins de Jéhovah, des homosexuels, des détenus de l’unité SAW et des prisonniers avec la mention « R.U. » (« Rückkehr unerwünscht », retour non souhaité)  – pour ceux qui n’étaient pas immédiatement assassinés. Il arrivait particulièrement souvent que les prisonniers de ces groupes soient également pris à part lors de l’appel ou pendant le travail pour être maltraités et brimés.

Des peines plus dures étaient appliquées lorsque des prisonniers étaient signalés par la direction du camp pour être punis. En cas de détention, il existait différents niveaux allant d’un jour à quatre semaines. Une détention aggravée signifiait une détention dans un cachot sombre, une détention sévère entraînait en plus l’interdiction de s’asseoir ou de s’allonger. Lors des châtiments corporels, les « délinquants » étaient fermement attachés à un bloc de bois et recevaient 25 coups, parfois plus, sur les fesses. L’estrapade consistait à lier les mains des concernés dans le dos et à les laisser suspendus pendant une demi-heure ou plus à un pieu. Un envoi dans la compagnie disciplinaire (« Strafkompanie » SK) était synonyme de traitement particulièrement brutal avec encore plus de coups, des conditions de vie médiocres et un travail particulièrement dur.

La pratique de certaines méthodes particulièrement atroces a pu être prouvée principalement entre 1938 et 1940. Des sbires comme Bugdalle, Sorge et Eccarius laissaient libre cours à leur colère avec une brutalité indescriptible. Ils aspergeaient d’eau les prisonniers avec un tuyau d’arrosage au niveau du cœur ou allongeaient leurs victimes ligotées sous une douche froide jusqu’à ce qu’elles meurent, introduisaient des tuyaux et projetaient des jets d’eau dans les différents orifices du corps et laissaient les victimes trempées en plein air dans le froid glacial, jusqu’à ce qu’elles meurent de froid. L’une des tortures consistait à entasser un grand nombre de prisonniers dans un placard à balais. Les portes et les fenêtres étaient colmatées pour que les concernés suffoquent rapidement. Il est arrivé à plusieurs reprises que des prisonniers soient enfouis dans la terre de manière à ce que seule leur tête dépasse ou même que des corps soient enterrés vivants.

Le déroulement des journées changeait en fonction des saisons. Du printemps à l’automne, le réveil était, la plupart du temps, entre quatre et cinq heures du matin, un peu plus tard en hiver. Manifestement, le travail se terminait la plupart du temps à 17 heures dans les premières années. Cet horaire fut adapté par la suite aux besoins des entreprises. Le soir, des avertissements sonores indiquaient le repos nocturne, la plupart du temps vers 21 heures. Autre expression de l’ordre quasi-militaire : les appels harassants. Afin de contrôler que personne ne s’était enfui, les prisonniers étaient comptés plusieurs fois par jour, parfois en sous-groupes, parfois tous ensemble. Le matin et le soir, les prisonniers devaient tous se rendre par blocs sur la place d’appel et attendre jusqu’à ce que les chiffres correspondent, peu importait qu’il y ait une tempête, qu’il pleuve ou que le soleil provoque des brûlures sur leurs têtes tondues. Même les malades qui n’avaient pas été admis à l’infirmerie devaient se présenter. Les prisonniers qui ne tenaient plus sur leurs jambes en raison des coups étaient étendus au bord, sur le sol, tout comme ceux qui étaient morts durant la journée.

 

Alimentation, vêtements et hébergement

Dans les premières années, les rations dans le camp de Sachsenhausen étaient certes simples, mais suffisantes pour les tâches physiques difficiles. Les prisonniers souffraient surtout de la faim lors des punitions. Mais cette condition changea pour de nombreux nouveaux arrivants avec les internements massifs de juin et de novembre 1938. Comme ils n’avaient pas été prévus, la pénurie et le chaos régnaient souvent.

Avec le début de la guerre, la direction du camp restreignit l’approvisionnement alimentaire. À partir de ce moment, les prisonniers du camp ne cessèrent de souffrir de la faim. Même les personnes vigoureuses et en bonne santé finissaient généralement faibles et malades, après seulement quelques semaines d’internement. Certains prisonniers recevaient encore moins à manger, par ex. les juifs et les internés de la compagnie disciplinaire, ainsi que les personnes affaiblies et inaptes au travail. En 1942 et en 1944, les rations alimentaires furent encore réduites.

Les mieux lotis étaient les prisonniers qui recevaient des colis, ce qui fut autorisé pour la plupart à partir de l’automne 1942. Mais ceci n’était bien sûr possible que lorsque leur famille vivait dans un territoire contrôlé par le IIIe Reich. Les juifs, les prisonniers NN (pour Nuit et Brouillard), ainsi que certains autres groupes, n’avaient pas l’autorisation de recevoir des colis.

Comme vêtements, les prisonniers du camp reçurent entre 1936 et 1939 divers invendus. La plupart portaient de vieux uniformes de police distingués par des taches de peinture à l’huile au niveau du buste, du dos et des jambes. À partir de l’automne 1939, l’uniforme de prisonnier rayé en viscose ou autres tissus de piètre qualité et qui tenait peu chaud fut distribué. Cet uniforme resta d’usage pendant plusieurs années. De plus en plus souvent, des galoches en bois furent utilisées comme chaussures. Vers 1943, les SS recommencèrent à distribuer des vêtements civils transformés et distingués par des taches de peinture à l’huile ou d’une autre manière.

Les hébergements se composaient de baraques en bois peintes en vert d’une longueur de 50 mètres sur une largeur de 8 mètres. Ces baraques étaient divisées en deux ailes, l’une servant de dortoir et l’autre de zone d’habitation. Au début, elles comptaient 36 couchettes superposées pour deux, ainsi que des couchettes simples pour les prisonniers les plus âgés du bloc et de la pièce commune. Plus tard, les couchettes passèrent à trois étages. La capacité du camp put ainsi être étendue à 10 000 détenus. En réalité, les hébergements étaient prévus pour 140 à 150 prisonniers, l’ajout d’un étage permit d’étendre les capacités à 200 prisonniers. Toutefois, pendant la guerre, l’occupation put s’élever à 400 prisonniers, chaque couchette devant être partagée par deux prisonniers. Dans les dernières années de la guerre, de plus en plus de prisonniers furent logés dans le camp principal. En 1945, ils furent temporairement plus de 22 000. En outre, à partir de début avril, environ 2 500 femmes s’y ajoutèrent également (on en compta même plus de 5 200 à partir du 19 avril). Celles-ci avaient été déplacées des camps extérieurs.

La pièce de jour comprenait des armoires métalliques, des tables, des bancs et des tabourets. À partir de 1938, la plupart du temps, les places assises ne suffisaient plus pour tous. C’est pourquoi les prisonniers devaient manger assis à tour de rôle. Bien souvent, les lieux d’hébergement étaient très froids. Pour se chauffer, il y avait certes des fours, mais ils ne pouvaient être allumés que sur ordre des gardiens SS.

Les installations hygiéniques étaient encore très primitives en 1936/37. Même après l’achèvement de la canalisation, les conditions restèrent difficiles car les douches et les latrines étaient, la plupart du temps, loin de suffire. Même les équipements les plus basiques comme le savon et les serviettes manquaient.

 

Le travail des prisonniers

En 1936/37, la plupart des prisonniers étaient occupés à l’aménagement du camp. Les prisonniers se livraient aux travaux de plein air par tous les temps. Les gardiens les stimulaient en distribuant des coups, qu’ils manient la pelle, qu’ils poussent des brouettes et des wagonnets, qu’ils creusent des fosses, qu’ils fassent des travaux de régulation dans l’eau ou qu’ils tirent de lourds rouleaux pour aplanir la terre. Il en était de même pour les nombreux commandos de transport, de chargement et de déchargement qui acheminaient des matériaux et des marchandises de tous types. Même dans ce domaine, la technologie était remplacée par la force humaine. Jusqu’à une douzaine de prisonniers devaient tirer sur une barre de traction pour faire avancer les wagons comme des chevaux. De longues chaînes étaient formées pour se passer ou se lancer les briques de main en main. Comme il n’y avait pas de gants de travail, les prisonniers souffraient longtemps de blessures aux mains. La stimulation par les coups et l’absence de protections de travail entraînaient souvent des blessures et des accidents.

Entre 1938 et 1940, le chantier de la manufacture de briques représentait l’incarnation de la terreur. Plus tard, des conditions similaires régnèrent sur d’autres chantiers. Pour épargner les gardiens SS, des prisonniers particulièrement brutaux étaient souvent employés comme kapos pour stimuler les autres.

Les seuls prisonniers qui avaient une chance de survivre étaient ceux qui parvenaient à obtenir un meilleur travail. Ce sont principalement les Allemands qui y parvenaient, car ils étaient favorisés par les SS. Ceux qui pouvaient travailler dans des bâtiments étaient protégés des intempéries. Les travaux les plus prisés étaient surtout ceux destinés à l’organisation du camp, par exemple dans la cuisine et dans les dépôts, les tâches de maintien de l’ordre dans les bâtiments, ainsi que les places de domestiques personnels des responsables SS ou dans l’administration du camp ou des entreprises. Même les ouvriers et les autres travailleurs exploités dans les nombreux ateliers étaient souvent un peu mieux traités. Les prisonniers qui n’étaient pas encore affectés à un commando de travail devaient effectuer un entraînement militaire ou rester au garde-à-vous toute la journée (commando garde-à-vous). Pour tirer encore parti des prisonniers affaiblis, la direction du camp mit en place au cours de la guerre de plus en plus de « commandos de ménagement » qui avaient pour principal objectif le démantèlement du butin et de tout autre matériel usagé dans le commando Speer, dans les usines DAW et dans l’usine de chaussures.

Jusqu’en 1942, les prisonniers du camp travaillaient presque exclusivement pour le camp ou pour les bureaux et les entreprises SS. À partir de 1941, le nombre de missions pour le compte d’entreprises privées augmenta. En décembre 1944, plus de 80 % des prisonniers du camp de Sachsenhausen travaillaient dans des camps extérieurs, dont la plupart dans des entreprises œuvrant dans l’économie de guerre.

Cette évolution apporta une certaine confusion dans l’ancienne hiérarchie raciste du camp. Souvent, les entreprises requéraient des compétences spécialisées. C’est pourquoi, à partir de 1942, il arrivait souvent que des Polonais et des Russes obtiennent de meilleures places. À l’inverse, en 1944, les nouveaux internés arrivés en masse, dont la plupart étaient français, étaient souvent envoyés dans les commandos de travail les plus redoutables.

 

Les malades et les affaiblis

Les conditions de vie et de travail eurent pour conséquence qu’à partir de 1939/40, la majorité des prisonniers était malade. En raison du manque de vêtements, beaucoup s’enrhumaient rapidement. Les rhumes se transformaient rapidement en angines, en bronchites ou encore en pneumonies. Épuisés par la faim et le travail pénible, beaucoup succombaient également à d’autres maladies. La nourriture était déséquilibrée, pauvre en protéines, en lipides et en vitamines, et en ajoutant à tout cela le manque d’hygiène, les troubles gastro-entérologiques se propageaient rapidement. De nombreux prisonniers souffraient d’eczéma, d’œdèmes, de furoncles, de phlegmons, d’ulcères purulents et de gelures au niveau des mains et des pieds. Les plaies guérissaient souvent mal. Sur les lieux de travail, les protections contre les accidents étaient insuffisantes, entraînant souvent des blessures. La tuberculose se répandit de plus en plus. À l’automne 1941, une épidémie de typhus exanthématique se déclara.

Les prisonniers malades pouvaient se manifester le matin, puis également le soir à partir de 1940. L’infirmerie n’admettait toutefois qu’un nombre limité de malades, c’est pourquoi des sélections étaient souvent effectuées. Jusqu’en 1938, trois baraques dans le coin au sud-ouest du camp étaient réservées pour l’infirmerie. Lorsque la place était insuffisante (à peu près au moment des internements massifs de 1938), les malades étaient également déposés dans les douches et dans les latrines des hébergements. En 1939, l’infirmerie fut entièrement modernisée et agrandie. Elle se composait de deux doubles baraques dotées d’un équipement partiellement moderne et était volontiers présentée aux visiteurs. Toutefois, seuls quelques prisonniers particuliers pouvaient profiter de ce traitement de faveur. Pour les autres, le strict nécessaire manquait. Dans les salles qui leur étaient réservées, les lits étaient souvent occupés par plusieurs patients. Les baraques voisines durent tout de même progressivement être annexées à l’infirmerie.

Avant la guerre, la plupart du temps, le personnel de l’infirmerie parvenait encore à obtenir le matériel de traitement le plus important. Au fil du temps, ce fut de plus en plus difficile. Les médicaments ne suffisaient que pour peu de patients. Les bandes en papier crêpé mettaient peu de temps à ramollir. Les patients avec des maladies contagieuses ne pouvaient pas être isolés. Pour les patients, le principal avantage de se faire admettre à l’infirmerie résidait dans le fait qu’ils n’étaient pas envoyés au travail. Dans les premières années, les médecins prisonniers avaient l’interdiction de travailler à l’infirmerie. Les soignants tentèrent donc, en s’aidant d’ouvrages médicaux et en demandant aux médecins et aux étudiants en médecine internés, d’acquérir des connaissances. Ce n’est qu’à partir de 1941/42 que les SS autorisèrent les médecins internés à exercer leur métier.

Aucun autre camp de concentration ne mena autant d’expérimentations médicales sur les détenus que celui de Sachsenhausen. Au total, plus de 20 séries d’expérimentations différentes, menées en collaboration avec des institutions médicales externes, purent être démontrées. En outre, plusieurs médecins du camp firent des tests, sans avoir reçu aucun ordre et pour leur propre compte, et pratiquèrent des stérilisations et des castrations.

L’infirmerie pouvait prescrire à certains prisonniers quelques jours de « repos » dans le bloc pour que ces derniers puissent se reposer après une maladie. Cependant, pour un nombre grandissant d’entre eux, ils ne retrouvèrent jamais leurs forces. L’une des premières actions visant à réduire le nombre grandissant d’inaptes au travail fut prise par Rudolf Höß, devenu par la suite commandant du camp d’Auschwitz et dirigeant du camp de Sachsenhausen en 1939/40. Le 18 janvier 1940, alors que la température était de -26 °C, il laissa plus de 800 prisonniers non affectés à un commando de travail pendant de longues heures sur la place d’appel afin d’augmenter fortement le nombre de morts dans les jours et les semaines qui suivirent. En outre, en 1940, la direction du camp commença à envoyer un grand nombre de prisonniers affaiblis dans le camp de Dachau, puis plus tard de temps en temps à Majdanek et Bergen-Belsen.

À deux reprises, des prisonniers sélectionnés furent déportés en 1941 et en 1942 dans des établissements d’euthanasie avant d’y être assassinés (action « 14f13 »).

 

La solidarité et la résistance ; tentatives d’évasion

Le principal objectif des prisonniers était de rester en vie, jour après jour. Objectif difficile à atteindre en restant isolé. Dans les groupes de prisonniers allemands, surtout pour les Témoins de Jéhovah et certains groupes de prisonniers politiques, la notion de communauté était très forte. Les prisonniers étrangers cherchaient avant tout du soutien parmi les prisonniers de même nationalité et parlant la même langue. Il y avait aussi régulièrement des tentatives d’entraide faisant fi des barrières nationales. Occasionnellement, des actions de solidarité au-delà des groupes réussissaient : il s’agissait par ex. de collectes de pain pour des prisonniers qui étaient particulièrement dans le besoin. Dans l’infirmerie, les soignants et à partir de 1942 également les médecins de nombreux pays tentèrent de fournir une aide commune. Les récits disponibles parlent d’un début de mise en place d’un travail de solidarité et de résistance organisé vers 1943 par les prisonniers communistes issus de différents pays. Ils disposaient de prédispositions favorables dans la mesure où les Allemands parmi eux possédaient une grande influence dans le système de fonctionnement des prisonniers. En raison de la méfiance très répandue des prisonniers étrangers à l’encontre de tous les Allemands, les succès du comité secret international du camp restèrent toutefois limités.

Les activités culturelles contribuaient parfois dans une certaine mesure à renforcer la volonté de s’affirmer. Certains prisonniers faisaient de la sculpture sur bois ou dessinaient. Grâce au chant et à la musique de leurs pays, les prisonniers opposaient aux chants militaires allemands (qui devaient être chantés par les commandos de travail pendant la marche) leurs propres traditions culturelles. En secret, des offices religieux étaient célébrés et des funérailles étaient organisées pour les personnalités connues particulièrement vénérées. En 1943/44, la direction du camp autorisa même des divertissements publics et des fêtes de Noël. Des tournois de football, des combats de boxe et d’autres activités sportives furent également autorisés plusieurs fois à cette période. Mais seuls les prisonniers en suffisamment bonne forme physiquement purent y participer.

Pour nuire à leurs bourreaux, les prisonniers tentaient parfois de détruire quelque chose sur les lieux de travail ou d’empêcher la production pendant les rares instants au cours desquels ils étaient sans surveillance. Ces actions étaient qualifiées de sabotages et furent passibles de la peine de mort à partir de 1944.

En raison des nombreuses précautions prises en matière de sécurité et de surveillance, dans les premières années, les tentatives d’évasion étaient presque impossibles. Jusqu’en 1942, à une exception près, tous les fugitifs du camp principal furent capturés. En cas d’évasion, des troupes de recherche avec des chiens étaient envoyées. Comme punition collective, tous les prisonniers devaient alors se tenir au garde-à-vous sur la place d’appel. Lorsque les fugitifs étaient découverts, ils étaient parfois défigurés par les mauvais traitements et les morsures de chien et postés sur la place d’appel pour faire peur et tous les prisonniers du camp étaient obligés de passer devant eux les uns après les autres. Dans les dernières années de la guerre, plusieurs prisonniers parvinrent à s’évader des sites de travail des camps extérieurs, et même au moins une fois avec des dessins du projet d’armement de l’usine Heinkel.

 

Assassinats

Des prisonniers du camp étaient régulièrement assassinés de manière ciblée. La première exécution publique d’un prisonnier eut lieu à la mi-septembre 1939, lorsque la direction du camp rassembla tous les prisonniers sur la place d’appel pour l’exécution du bibliste August Dickmann. Le premier meurtre de tout un groupe fut celui de 33 Polonais sélectionnés le 9 novembre 1940 ; ils furent abattus sur le site industriel. D’autres meurtres furent commis à plusieurs reprises dans le commando de la manufacture de briques, dont ceux de 89 homosexuels à l’été 1942. Pour cela, les gardiens SS « préparaient » systématiquement des prisonniers sélectionnés en les passant à tabac et les poussaient au-delà de la Postenkette (chaîne de gardes SS autour du camp) pour les faire abattre par les sentinelles « en pleine fuite ». Le 11 octobre 1944, pour écraser la résistance organisée dans le camp, la direction du camp commandita l’assassinat de 27 prisonniers connus sur le site industriel. Les meurtres perpétrés le 1er et le 2 février 1945, peu avant la fin de la guerre, firent 125 victimes parmi les prisonniers. Dans les semaines qui suivirent, il y eut d’autres meurtres de masse, dont entre autres 400 juifs revenus complètement exténués après une marche forcée du camp extérieur de Lieberose vers le camp principal. Dans le camp extérieur, début février, les SS abattirent au moins 577 prisonniers malades et affaiblis qui n’étaient plus en état de marcher.

Depuis le début de la guerre, le camp de Sachsenhausen servait également à la Gestapo de lieu d’exécution pour les personnes de l’extérieur. L’un des plus importants meurtres de masse de l’histoire des camps de concentration commença début septembre 1941. Des petits et des grands groupes de prisonniers de guerre soviétiques qui avaient été sélectionnés par les commandos spéciaux de la police de sécurité et du SD (service de renseignement SS) dans les camps de la Wehrmacht en tant que « commissaires » furent logés les uns après les autres dans deux baraques du camp de prisonniers. De là, ils furent transportés petit à petit vers le site industriel par des camions puis assassinés d’une balle dans la nuque dans une installation spécialement aménagée (Genickschussanlage). Cette installation fut développée à Sachsenhausen dans cet objectif et présentée mi-septembre aux commandants d’autres camps. Au total, jusqu’en novembre 1941, au moins 13 000 prisonniers de guerre soviétiques passèrent par le camp et au moins 10 000 d’entre eux furent assassinés dans cette installation spéciale automatisée.

Début mai 1942, 71 résistants néerlandais furent abattus sur le site industriel. Les 28 et 29 mai de la même année, 250 juifs y furent également tués. D’autres prisonniers externes furent assassinés dans la chambre à gaz de la Station Z, dont environ 30 travailleuses forcées soviétiques en février 1945 pour le sabotage présumé de l’usine Heinkel.

Pour éliminer toute trace de maltraitance, la direction du camp incinéra les cadavres à partir de 1939, d’abord à Berlin, puis, à partir de 1940, dans les propres fours crématoires du site industriel.

 

La fin de la guerre

À partir du début de l’année 1945, de plus en plus de camps extérieurs furent démantelés et les détenus envoyés vers d’autres camps (souvent vers le camp principal), ou dans des « marches d’évacuation ». L’évacuation du camp principal et du camp extérieur voisin commença dans la nuit du 21 avril. Les uns après les autres, plus de 30 000 prisonniers, le plus souvent regroupés par colonnes de 500 et en fonction de leur nationalité, furent envoyés dans une marche vers le nord-ouest (ces colonnes se composaient également de femmes et d’enfants). Les premières colonnes reçurent encore des aliments, mais pas les dernières. Les routes encombrées, les ponts détruits et les attaques d’avions volant à basse altitude compliquaient la progression. Ceux qui ne parvenaient plus à suivre le rythme de la marche et s’écroulaient en raison de la maladie et de l’épuisement étaient abattus par les SS qui les accompagnaient, parfois même directement devant des témoins de la Croix Rouge Internationale qui suivirent les colonnes à partir du 22 avril. Après plusieurs jours de marche, les colonnes se rassemblèrent dans une forêt près de Below, non loin de Wittstock. Lorsque la marche reprit, la structure des colonnes ne cessa de s’effriter. De plus en plus de petits groupes parvinrent à s’isoler et à se cacher. Même certains gardes commencèrent à fuir. La plupart des prisonniers furent libérés à différents moments une fois que les gardes furent destitués, en partie à proximité de Schwerin, par les troupes de la 7e division blindée américaine, et en partie dans la région de Zechlin par les unités soviétiques du deuxième front biélorusse. Environ 3 000 prisonniers étaient restés dans le camp principal de Sachsenhausen, presque exclusivement des malades, dont 1 400 femmes et enfants. Ils furent libérés les 22 et 23 avril 1945 par des troupes soviétiques et polonaises.

On estime que sur les quelque 200 000 personnes qui furent détenues à différents moments dans le camp de Sachsenhausen et ses camps extérieurs, pendant leur période de détention, en comptant les marches de la mort, environ 40 000 trouvèrent la mort. Sont répertoriés parmi eux les prisonniers externes qui y furent assassinés. Il faut ajouter à cela un grand nombre de prisonniers de Sachsenhausen qui perdirent la vie ailleurs, après avoir été envoyés dans d’autres camps ou établissements malades ou affaiblis. Après leur libération, nombre d’entre eux moururent également des conséquences de leur détention.

Début août 1945, les services secrets soviétiques du NKVD déplacèrent leur camp spécial n° 7 vers le site de Sachsenhausen. Celui-ci exista jusqu’en 1950. La plupart des détenus étaient d’anciens responsables du NSDAP de l’état nazi ou des « éléments ennemis ». Les arrestations se firent souvent sur simple suspicion ou suite à une dénonciation.

Dr. Hermann Kaienburg

Liste des camps annexes et Kommandos du camp de Sachsenhausen

Bad Saarow

Beerfelde

Berlin Arado-Werke

Berlin Kastanienallee

Berlin-Hakenfelde

Berlin-Halensee

Berlin-Haselhorst Siemensstadt

Berlin-Köpenick

Berlin-Lichtenrade

Berlin-Mariendorf

Berlin-Marienfelde

Berlin-Moabit

Berlin-Neukölln

Berlin-Niederschöneweide

Berlin-Reinickendorf

Berlin-Spandau

Berlin-Südende

Berlin-Tegel

Berlin-Wilmersdorf

Berlin-Zehlendorf

Bernau bei Berlin

Börnicke in Nauen

Brandenburg

Dammsmühle-Schönwalde

Döberitz in Dallgow-Döberitz

Drögen-Niendorf

Falkenhagen in Falkensee

Fürstenwalde

Genshagen in Ludwigsfelde

Glau in Trebbin

Hohenlychen in Lychen

Karlsruhe in Plattenburg

Kleinmachnow

Königs Wusterhausen

Kołpin

Küstrin

Lieberose

Lübben

Müggelheim in Berlin

Neubrandenburg

Neudamm

Oranienburg

Pölitz

Prettin

Rathenow

Senftenberg

Storkow

Stuttgart

Tettenborn

Treuenbrietzen

Usedom (Peenemünde)

Werder

Wewelsburg

Wittenberg

Références bibliographiques :

* Hermann Kaienburg : Sachsenhausen - Stammlager (Le camp principal de Sachsenhausen), dans : Wolfgang Benz/Barbara Distel (éditeur) : Der Ort des Terrors. Geschichte der nationalsozialistischen Konzentrationslager (Le lieu de la terreur. Histoire des camps de concentration national-socialistes), tome 3, Munich 2006, pages 17 à 72.

* Günter Morsch (éditeur) : Mord und Massenmord im Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945 (Meurtres et meurtres de masse dans le camp de concentration de Sachsenhausen de 1936 à 1945), Berlin 2005.

* Günter Morsch/Astrid Ley (éditeur) : Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen (Le camp de concentration de Sachsenhausen de 1936 à 1945. Événements et évolutions), Berlin (sans année) [2008].

De nombreux autres ouvrages sont recommandés sur le site Internet de la fondation pour les mémoriaux du Brandebourg « Stiftung Brandenburgische Gedenkstätten ».

Camp
Camps annexes et Kommandos

Les camps annexes et Kommandos du camp de Sachsenhausen

Agresti Roger

Biographie

Bernard Gaston

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Chataigne Guy

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Clément Pierre

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Couradeau Marcel

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Durou Georges

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Gibala Antoine

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Groux Michel

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Houdart Marcel

Biographie

Lacloche Claude

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Le Bihan Alexis

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Lefaure Jacques

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Léon Yves

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Mery Bernard

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Mignon Pierre

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Montaigne Jules

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Péaron Louis

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Radureau Marcel

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Rochard René

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Roux Georges

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Ruelland André

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Ruth Maurice

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Saint-Etienne (de) Georges

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Savary François

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Stiquel Marcel

Biographie

Suzzi Armand

Biographie

Déportés transférés vers ce camp et/ou ses camps annexes et kommandos



Agresti Roger

1921, Marseille -  2002

Typographe, Roger Agresti est arrêté le 24 janvier 1943 lors de la grande rafle de Marseille et l’évacuation des vieux quartiers. Il est transféré de Fréjus au camp de Compiègne, le 31 janvier 1943 puis déporté le 28 avril 1943 au camp de Sachsenhausen (Matricule 64964).

Il est affecté au Kommando de Falkensee. Suite à une tentative d’évasion, il passe plusieurs mois à la compagnie disciplinaire du Kommando Klinker (Block 1) puis à celle du grand camp (Block 13) puis au dur Kommando des essayeurs de chaussures.

Le 21 avril 1945, il subit une évacuation, avec quelques 30.000 autres prisonniers, en direction du nord-ouest de Berlin. Il est libéré le 2 mai 1945 aux environs de Schwerin.

Ils ont des croix de couleur bleue peintes sur le front et la poitrine

Agresti Roger
Allemagne / Sachsenhausen | Répression

La ronde du Schuhlaufer Kommando, les essayeurs de chaussures

Agresti Roger
Allemagne / Sachsenhausen | Kommandos disciplinaires

Bernard Gaston

1920, Paris - 1982, Argenteuil

Typographe, accusé d’œuvrer à la reconstitution d’une ligue dissoute, il fut condamné par le Tribunal de Paris à 3 ans de prison. Il est interné à Fontevrault entre décembre 1939 et novembre 1942 puis transféré au camp de Compiègne.

Le 24 janvier, il est déporté au camp de Sachsenhausen (Matricule 59249). Il est intégré aux Kommandos Heinkel et Klinker. En février 1945, il est transféré au camp de Mauthausen (Matricule 130337). Il est libéré le 5 mai 1945 à Diez.

Je n'ai jamais si longtemps contemplé les astres

Bernard Gaston
Allemagne / Sachsenhausen | L'appel

Chataigne Guy

1924, Bois (Charente Maritime)

En mars 1942, à Jonzac, il rejoint le groupe du Front National. Avec d’autres jeunes, il participe à la production et distribution de tracts appelant à la Résistance, à la collecte d’armes et de renseignements sur les forces de l’occupant.

Le 23 septembre 1942, il est arrêté à Jonzac par la Feldgendarmerie avec une vingtaine d’autres résistants, emprisonné à la prison Lafont de la Rochelle puis transféré au camp de Royallieu à Compiègne. Il est déporté le 23 janvier 1943 au camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 58067) puis au camp annexe d’Heinkel (construction de bombardiers quadrimoteurs). Après le bombardement de ce camp le 18 avril 1944, il est transféré au Kommando Klinker (fonderie de grenades antichars). Après le bombardement du 10 avril 1945, il est de nouveau transféré au grand camp. Le 21 avril, il subit l’évacuation avec 30.000 prisonniers. Il est libéré le 2 mai à Schwerin (Mecklenburg).

Il a œuvré pour la mémoire de la déportation en tant que membre du bureau national de la FNDIRP et au sein de l’Amicale nationale d’Oranienburg-Sachsenhausen. Il est titulaire de la Croix de Guerre avec palme, de la Médaille Militaire, il est Chevalier de la Légion d’Honneur et des Palmes Académiques.

Le supplice de la soif

Chataigne Guy
Allemagne / Sachsenhausen | La soif | 03:07

La rage de vivre s'appuie sur certaines conditions

Chataigne Guy
Allemagne / Sachsenhausen | Solidarité | 02:12

Une certaine forme de déshumanisation nous avait gagnés

Chataigne Guy
Allemagne / Sachsenhausen | Tenir le choc | 02:19

Paradoxe du travail forcé : entre productivité et assassinat

Chataigne Guy
Allemagne / Sachsenhausen | Sachsenhausen - Kommandos du camp | 01:50

Les bombardements furent d'une extrême intensité

Chataigne Guy
Allemagne / Sachsenhausen | Bombardements alliés et alertes | 04:49

Le drame de la faim

Chataigne Guy
Allemagne / Sachsenhausen | Derniers jours - Chaos | 02:04

Clément Pierre

1924, Straimont (Belgique)

Etudiant, il fait partie de la Force Française Combattante, dans le réseau FREDERIC et combat au Front National Universitaire (octobre 1942 à septembre 1943). Il est arrêté le 3 septembre 1943 à Paris (18ème), par la Gestapo pour la rédaction, l’impression et la distribution de tracts, ainsi que pour le transport de matériel de radio et de documents divers. Il est interné à la prison de Fresnes jusqu’au 27 février 1944.

Il est déporté le 28 février 1944 vers le camp de concentration de Neuengamme où il reste jusque fin mars 1944, puis transféré vers le camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 76262), affecté au kommando Speer (récupération de matériaux).

Il est libéré après une marche de la mort, de Sachsenhausen à Schwerin, du 21 avril 1945 au 3-4 mai 1945.

Une parodie de séance hygiénique

Clément Pierre
Allemagne / Sachsenhausen | Hygiène - Les parasites

Couradeau Marcel

1908, Montmorillon (Vienne) - 1988

Postier de profession, il est secrétaire des Jeunesses Communistes de Poitiers puis membre du Parti communiste jusqu’à sa dissolution en 1939, un engagement qui motive son arrestation par les autorités en juin 1941 (époque de la rupture du pacte germano-soviétique)

Il est interné à la prison « La Chauvinerie » de Poitiers puis transféré au camp de Compiègne le 15 juillet 1941. Il est déporté le 24 janvier 1943 au camp de Sachsenhausen (Matricule 59124, Kommando Speer) jusqu’au 25 avril1945, date de sa libération.

 

Le réveil

Couradeau Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | Le réveil

L'appel du matin n'est jamais très long

Couradeau Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | L'appel

S'ingénier à calmer la faim

Couradeau Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | La faim - La nourriture

Les morts de la journée sont ramenés pour être comptés avec les vivants

Couradeau Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | L'appel

Durou Georges

1924, Clermont-de-Beauregard (Dordogne)

Fils de postier, adhérant au PCF, il est à 10 ans, membre des « Pionniers du Secours rouge » de Bègles puis membre des pionniers du Secours populaire. A 14 ans, il commençait à travailler dans une usine chimique à Bègles. En 1939 après l’interdiction du PCF et des Jeunesses Communistes, il poursuit ses activités militantes clandestinement.

A 16 ans, le 21 février 1940, il est arrêté à Bègles pour distributions de tracts communistes. Il est emprisonné au Fort du Hâ à Bordeaux. En avril 1940, il est condamné à un an de prison. Les autorités de Vichy ne le relâchent pas au terme de sa peine et en avril 1941, il est interné au c’était camp de Mérignac. En juillet, t placé dans « la baraque des otages » où étaient enfermés les prisonniers sous l’autorité de la police de Vichy pour alimenter les listes de fusillés des occupants allemands. Il est transféré au camp de Compiègne, déporté par le convoi du 23 janvier 1943 vers le camp de concentration de Sachsenhausen, affecté au kommando Heinkel (Matricule 58532).

Le 21 avril1945, lors de l'évacuation du camp, il subit une « marche de la mort » en direction du nord-ouest de Berlin. Il est libéré le 3 mai aux environs de Schwerin.

Il a milité dans les associations de mémoire, témoigné auprès des jeunes et écrit ses mémoires, Mes printemps de barbelés, Éditions les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest.

Nous travaillions en deux équipes durant douze heures

Durou Georges
Allemagne / Sachsenhausen | Sachsenhausen - Kommandos du camp

Je me sentis soulevé par un puissant souffle

Durou Georges
Allemagne / Sachsenhausen | Bombardements alliés et alertes

Gibala Antoine

1918, Kalalowka (Pologne)

Polonais d’origine, il est mobilisé en septembre 1939. Arrêté par les Allemands, il connaît plusieurs camps (Woldenberg, Neubrandebourg) avant d’être soumis au travail forcé dans l’agriculture, en Poméranie. Il s’évade et se rend à Berlin. Il y est de nouveau arrêté en juin 1944 par la Gestapo, emprisonné puis envoyé au camp de Sachsenhausen (Matricule 115143, Kommando Speer).

Il est évacué le 21 avril 1945, avec 30.000 autres prisonniers, vers le nord-ouest de Berlin. Il est libéré le 1er mai 1945 aux environs de Schwerin.

Après la guerre, il reste en Allemagne, au service des Alliés. Il rejoint la France avec un permis de travail en avril 1948. Il est naturalisé en 1965.

Deux coups de feu claquent

Gibala Antoine
Allemagne / Sachsenhausen | Marches et trains de la mort

Groux Michel

1924, Abbeville (Somme) - 2009

Il s’engage au sein du Mouvement de Libération Nationale en mars 1941, dans le groupe « Jeune France ». Il est arrêté et emprisonné à Abbeville le 30 septembre 1942 par la Gestapo sur dénonciation, notamment pour distribution de tracts anti-allemands, actes de sabotage.

En janvier 1943, il est transféré au camp de Compiègne d’où il est immédiatement déporté au camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 58240, Kommando Heinkel). Il est transféré au camp de Dachau (Matricule 80959, Kommando Augsburg). Libéré à Schwabmünchen, le 27 avril 1945.

Ils ont sur le front et sur chaque joue une croix noire

Groux Michel
Allemagne / Sachsenhausen | Répression

Houdart Marcel

sachso

J’apprends que mon frère travaille au Kommando qui a été bombardé

Houdart Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | Dimension familiale

Cette « Marche de la mort » m’anéantira

Houdart Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | Marches et trains de la mort

Lacloche Claude

A Cannes, il prête sa maison pour des réunions clandestines et réalise des missions de reconnaissance. Alors qu’il décide de fuir, il est arrêté par la Gestapo à la descente du train en gare d’Osseja (Pyrénées Orientales) le 13 janvier 1943. Enfermé quelques jours à la citadelle de Perpignan, il est transféré à la prison de Fresnes puis au camp de Compiègne.

Il est déporté au camp de concentration de Sachsenhausen le 28 avril 1943 (Matricule 64626,  Kommando Speer et autres Kommandos du camp principal).

Il est évacué le 21 avril 1945, avec 30.000 autres prisonniers, vers le nord-ouest de Berlin. Il s'échappe le 1er mai 1945 et rejoint les troupes américaines.

La quarantaine a été abominable

Lacloche Claude
Allemagne / Sachsenhausen | Quarantaine | 02:58

Le bruit des semelles de bois convergeant vers la place d'appel

Lacloche Claude
Allemagne / Sachsenhausen | L'appel | 01:21

Je réponds avec aplomb : j'ai une indigestion !

Lacloche Claude
Allemagne / Sachsenhausen | Manifestations de résistance | 02:08

Le Bihan Alexis

1914, Trégrom (Côte d’Armor) - 1998

Mécanicien, Alexis Le Bihan entre en résistance dès octobre 1940. Il est affilié au Front National à partir d’avril 1941. Il mène diverses actions (production, diffusion de tracts et journaux anti-allemands, participation au recrutement de militants communistes dans la région parisienne).

Il est arrêté à Paris, le 15 mai 1942, par la police française, incarcéré à la prison de la Santé jusqu’en février 1943 puis à la caserne des Tourelles. En avril 1943, il est transféré au camp  de Compiègne, déporté le 8 mai 1943 au camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 66017, Kommando Heinkel).

Il est évacué le 21 avril 1945, avec 30.000 autres prisonniers, vers le nord-ouest de Berlin. Il s’évade aux environs de Sulkov le 2 mai 1945.

Il a œuvré pour la mémoire de la déportation notamment au sein l’Amicale des Anciens Déportés de Sachsenhausen, (rédacteur en chef du bulletin, Souvenons-nous, Sachsenhausen-Oranienburg)

Ce sont des Soviétiques affreusement maigres qui nous implorent

Le Bihan Alexis
Allemagne / Sachsenhausen | Prisonniers de guerre soviétiques

Coupées, équilibrées, les rations sont ensuite tirées au sort

Le Bihan Alexis
Allemagne / Sachsenhausen | La faim - La nourriture

L’écorce des arbres est arrachée

Le Bihan Alexis
Allemagne / Sachsenhausen | Marches et trains de la mort

Lefaure Jacques

1920, Cognac (Charente) 

Electricien de profession, Jacques Lefaure sert dans les forces Françaises de l'intérieur (FTPF) dans la compagnie St Juste, dans le secteur sud du département de Charente-Maritime. En janvier 1942, il est responsable dans la formation des résistants (grade de sous-lieutenant, dans le secteur de la Tremblade). Il participe activement aux opérations de récupération d'armes et en cache plusieurs chez lui. Il fournit aussi des renseignements sur les troupes d'occupation.

Suite à une dénonciation à la Gestapo, il est arrêté et interné du 7 août 1942 au 2 janvier 1943 au camp de Compiègne, déporté vers le camp de concentration de Sachsenhausen par le convoi du 23 janvier 1943 (Matricule 58073), affecté au camp extérieur de Heinkel (Block 6).

Il est transféré au camp de concentration de Buchenwald de juillet 1944 à avril 1945 (Kommandos Schönebeck, Halberstadt, Langenstein). Le 9 avril 1945, le Kommando Langenstein est évacué. Le 23 avril, il s'évade de la colonne avec plusieurs camarades aux environs de Wittenberg / Elbe.

Comment saboter ?

Lefaure Jacques
Allemagne / Sachsenhausen | Sabotage

Léon Yves

1921, Loguivy-Plougras (Côte d’Armor)

Ouvrier sabotier, Yves Léon et son frère Joseph entrent en résistance dès 1940 par des actes de sabotage. En mars 1943, lorsque 300 jeunes des classes 1940, 41 et 42 du canton de Plouaret sont convoqués pour passer la visite de recensement du Service du Travail Obligatoire (STO), lui et ses camarades tentent d’empêcher l’opération.

Il est arrêté à Loguivy par la Feldgendarmerie, incarcéré à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc puis transféré le 21 avril au camp de Compiègne. Il est déporté le 8 mai 1943 au camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 66192, Kommando Heinkel). Il participe au comité clandestin qui organise des sabotages sur la chaîne de fabrication des avions Heinkel (He 111 et 117). Malade, il séjourne à plusieurs reprises à l’infirmerie (dysenterie puis tuberculose) avant d’être renvoyé au camp central, en décembre 1944. En février 1945, il est transféré par un train de marchandises vers le camp de Bergen-Belsen. Il y est libéré par les Britanniques, le 15 avril 1945.

Il a publié un témoignage : Bergen-Belsen, survivre aux camps nazis, Skol Vreizh, Morlaix, 2005, 2e édition (1re en 1999, à compte d’auteur).

C'était des gars de notre convoi, qu'on ne reconnaissait plus

Léon Yves
Allemagne / Sachsenhausen | Entrée - Enregistrement | 03:19

Le système de concentration inventé par les SS est incroyabble

Léon Yves
Allemagne / Sachsenhausen | Administration et caractéristiques des camps | 03:06

Mery Bernard

Bernard Mery

1909, Varsovie (Pologne) - 1986

Maroquinier, Bernard Mery (né Kousmery) est agent de renseignement (réseau FFC - Bazangour) en particulier sur le camp d’aviation de El Aouina (Tunisie). Il est arrêté le 15 mars 1943 à Tunis par la Gestapo.

D’abord incarcéré à la Casbah à Tunis, il est transféré à Naples, puis à la prison de Berlin-Charlottenbug avant d’être envoyé le 7 avril 1943 au camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 63264, Kommando Heinkel et Klinker).

Il est évacué le 21 avril 1945, avec 30.000 autres prisonniers, vers le nord-ouest de Berlin. Il est libéré le 4 mai 1945 aux environs de Schwerin et rapatrié dans des conditions difficiles au regard de ses origines polonaises et de son parcours via la Tunisie.

Il n'est pas recommandé de parler français à la Strafe de Klinker

Mery Bernard
Allemagne / Sachsenhausen | Kommandos disciplinaires

Je retrouve la Strafkompanie au block 13 du grand camp

Mery Bernard
Allemagne / Sachsenhausen | Kommandos disciplinaires

Mignon Pierre

Pierre Mignon

1923, Chalette-sur-Loing (Loiret) - 1992

Cultivateur, réfractaire au STO et faisant partie d'un groupe de résistance (FFC, Buckmaster), il est arrêté en octobre 1943 à Pujols sur Dordogne (Gironde), par des SS français cantonnés à Castillon.

Emprisonné à Bordeaux (1 mois), Toulouse (1 mois) puis Fresnes, il est condamné comme NN à Sarrebruck, puis passe par les prisons de Trèves, Hanovre, Hambourg et Berlin avant d’être transféré au camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 78538 ).

 Le 21 avril 1945, évacué, il subit une marche de la mort vers le nord-ouest de Berlin avec quelques 30 000 autres prisonniers. Il est libéré le 4 mai 1945 aux environs de Schwerin.

Ma belle brosse !

Mignon Pierre
Allemagne / Sachsenhausen | La faim - La nourriture

Montaigne Jules

1921, Wasquehal (59)

Ancien élève de l’ICAM, diplômé en 1942, Jules Montaigne entame une carrière à l’usine de Saint-Gobin. En août 1944, alors dans un village de la région où des résistants sont recherchés, il est pris comme otage, arrêté, emprisonné à Loos jusqu’au 1er septembre puis déporté par le dernier convoi de déportés à destination du camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 97965). En octobre, il est transféré à Karlshagen - Peenemünde où, comme ingénieur, il travaille dans les bases de construction des fusées V1 et V2. Il est de nouveau transféré au Kommando de Barth, (avions Heinkel, Ouest de la Poméranie).

Il est libéré par les prisonniers de guerre, suite à la capitulation de l’Allemagne le 8 mai 1945.

 

Nous resterons pieds nus pendant quarante jours

Montaigne Jules
Allemagne / Sachsenhausen | Entrée - Enregistrement

Le but est de nous apprendre à obéir et de nous casser

Montaigne Jules
Allemagne / Sachsenhausen | Quarantaine

Peenemünde, zone interdite, base d'expérimentation des avions V1 et fusées V2

Montaigne Jules
Allemagne / Sachsenhausen | Sachsenhausen - Camps annexes et Kommandos

Péaron Louis

1903, Paris - ?

Chef militaire actif de l’Armée Volontaire du 17ème arrondissement de Paris, agent recruteur, chef d’organisation pour une partie du département du Cher (réseau A.V.-S.R2), il est chargé du  renseignement militaire et industriel et d’organiser des terrains d’aviation et de parachutages ainsi que des dépôts d’armes.

Il est arrêté par la Gestapo avec l’état major de l’Armée Volontaire le 11 novembre 1942. Interrogé rue des Saussaies, emprisonné à Fresnes, il est condamné à la déportation en Allemagne. Transféré à Compiègne, il est déporté le 23 janvier 1943 au camp de Sachsenhausen (Matricule 58303).

Le 21 avril 1945, il subit une "marche de la mort" en direction du nord-ouest de Berlin. Il est libéré par l’armée soviétique le 6 mai 1945.

Je suis affecté à une table de Schonung, repos et travail léger

Péaron Louis
Allemagne / Sachsenhausen | Sachsenhausen - Kommandos du camp

Radureau Marcel

1921, Ceaux-en-Couhé (Vienne)

Il s’évade de l’organisation Todt de la Rochelle où il était requis pour rejoindre les forces FFI d’Afrique du Nord, via l’Espagne. Il est arrêté le 5 février 1943 dans le train par la Gestapo, interné dans les prisons de Saint-Jean-Pied-de-Port, Saint-Palais, Orthez puis au fort du Hâ à Bordeaux, transféré à Compiègne. Il est déporté vers le camp de concentration de Sachsenhausen le 28 avril 1943 (Matricule 65443).

Il est affecté le 16 mai 1943 au Kommando de Falkensee.

Il est libéré le 25 avril 1945 grâce à un accord passé entre les prisonniers politiques allemands et le commandant du Kommando.

 

A Falkensee, les journées de travail étaient longues et pénibles

Radureau Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | Sachsenhausen - Camps annexes et Kommandos

Rochard René

René Rochard

1920, La Pommeraye (Maine et Loire) - 1996

Couvreur de profession, réfractaire au STO, ayant pour projet de franchir la frontière franco-espagnole, il est arrêté le 27 février 1943 à Bayonne par la Gestapo à la descente du train.

Incarcéré à la Maison Blanche à Bayonne, puis à la prison du Fort du Hâ à Bordeaux, et à Compiègne, il est déporté le 8 mai 1943 au camp de Sachsenhausen (Matricule 66639, Kommando Speer).

Il est évacué le 21 avril 1945, avec 30.000 autres prisonniers, vers le nord-ouest de Berlin. Il est libéré le 3 mai 1945 aux environs de Crivitz.

Quitter le camp, c’est un peu la liberté, mais peut-être la mort

Rochard René
Allemagne / Sachsenhausen | Marches et trains de la mort

Roux Georges

1899, Valence (Drôme)

Chef surveillant au Métropolitain, il est fait prisonnier, envoyé en Prusse orientale. Libéré en juillet 1941 en tant que combattant de la guerre 1914-1918, il entre en résistance en août 1941, affilié au Front National et FTPF sous le commandement de Marcel Paul. Il participe à la reconstitution de la CGT clandestine du Métropolitain. Secrétaire du syndicat, il diffuse le journal clandestin la Vie Ouvrière et prend part à plusieurs sabotages (coupure de lignes électriques, attaque d’un bar allemand place d’Orléans).

Arrêté à Paris, le 22 mars 1942, par la police française, il est condamné à un an de prison au motif de reconstitution d’organisation illégale. Incarcéré à la prison de la Santé à Paris jusqu’au 23 mars 1943, puis au camp des Tourelles par mesure administrative  (25 mars  - 2 mai 1943) et enfin au camp de Compiègne (début mai 1943). Il est déporté au camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 66010, Kommando Heinkel).

Il est évacué le 21 avril 1945, avec 30.000 autres prisonniers, vers le nord-ouest de Berlin. Il est le 2 mai 1945.

La Croix Rouge nous sauve la vie

Roux Georges
Allemagne / Sachsenhausen | Marches et trains de la mort

Ruelland André

1913, Le Mans (Sarthe) - 1998,

Ajusteur aux Ateliers des Chemins de Fer (SNCF), il participe au Réseau de Résistance Fer (octobre 1940 - février 1943), au sie duquel il effectue différentes mission (collecte de renseignements sur l’Occupant, distribution de tracts anti-allemands et contre le gouvernement de Vichy, aide à des résistants en fuite.

Arrêté à son domicile dans la nuit du 11-12 février 1943 à Saintes par la police allemande, il est incarcéré à la prison de la ville puis au Fort du Hâ à Bordeaux (avril-mai 1943) puis au camp de Compiègne. Il est déporté le 8 mai 1943 au camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 66556, Kommando Speer).

Il est évacué le 21 avril 1945, avec 30.000 autres prisonniers, vers le nord-ouest de Berlin. Il est libéré  le 5 mai 1945 au Château de Frauenmark, entre Parchim et Zapel.

Et toujours, il faut marcher, marcher

Ruelland André
Allemagne / Sachsenhausen | Marches et trains de la mort

Ruth Maurice

1900, Roubaix (Nord)

Mineur, il est arrêté en juin 1941 à Anzin lors des grèves et emprisonné au titre d'otage à la prison de Valenciennes puis transféré au camp de Huy en Belgique. Il est déporté le 21 juillet 1941 avec 243 autres mineurs au camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 38577). En septembre 1942, il est transféré avec 34 autres mineurs vers une prison de Berlin, puis à Hanovre, Dortmund, Aix la Chapelle et Verviers. Le 5 Novembre 1943, les autorités Belges décident son rapatriement.

Il recevait régulièrement les colis

Ruth Maurice
Allemagne / Sachsenhausen | Réception de colis et courrier

Votre mari travaille au kommando Speer

Ruth Maurice
Allemagne / Sachsenhausen | Sachsenhausen - Kommandos du camp

Saint-Etienne (de) Georges

1920, Montrouge (Seine) - 1960

Soudeur de profession, il est membre du Front National de décembre 1940 à octobre 1942, date à laquelle il est arrêté par la police française sur son lieu de travail, accusé de participer à la réorganisation de mouvements dissous, tirage et distribution de tracts, possession d'une ronéotype.

Incarcéré à la prison de Fresnes puis à Compiègne, il est déporté le 24 janvier 1943 au camp de Sachsenhausen (Matricule 59001, Kommando Heinkel. Il est transféré au camp de Buchenwald (Kommando Halbestaadt) fin juillet 1944.

Lors de l’évacuation du Kommando, le 9 avril 1945, il subit une marche de la mort. Il est libéré le 8 mai 1945.

Le SS le fit plier en deux

Saint-Etienne (de) Georges
Allemagne / Sachsenhausen | Châtiments

Savary François

1921, Dunkerque - 2002

En 1941, François Savary, domicilié à La Riche, près de Tours, travaille comme requis civil à l’usine Liotard à Saint-Pierre-des-Corps et a l’occasion de saboter la production allemande. En octobre 1941, il entre au service entretien de la caserne Beaumont à Tours et intègre le groupe de résistance «  Rabelais » du Front National. Il est chargé de la diffusion de tracts anti-allemands tandis que lui-même imprime des papillons et tracts à l’aide d’un matériel portatif.

Il est arrêté le 17 août 1942 pour l’affaire dite de Saint-Pierre-des-Corps, à son domicile où le matériel d’impression est trouvé. Interné à la prison de Tours jusqu’en novembre 1942 puis à Compiègne jusqu’en janvier 1943, il est déporté le 23 janvier 1943 au camp de concentration de Sachsenhausen (Matricule 58080, Kommando Heinkel), passe quelques jours à Dachau (17-24 juillet 1944) avant le camp de Buchenwald (juillet 1944 - avril 1945, Matricule 80870).

Lors des marches d’évacuation, il s’évade à Eilenburg le 24 avril 1945.

C'était une des mille façons de saboter le travail

Savary François
Allemagne / Sachsenhausen | Sabotage

Au Kommando Heinkel, aux premières loges pour voir les bombardiers alliés

Savary François
Allemagne / Sachsenhausen | Bombardements alliés et alertes

Stiquel Marcel

1913, Courbevoie - 1987, Clamart

Il entre en résistance le 1 juillet 1940 et est arrêté le 25 novembre 1940 à Versailles sur dénonciation. Il est interné au sanatorium d’Aincourt, transformé en camp d’internement. Condamné à trois mois d’emprisonnement, il n’est pas libéré à l’issue de sa peine mais livré aux allemands. Il est transféré à Compiègne, où il reste jusqu’au 23 janvier 1943.

Il est déporté le 24 janvier 1943 au camp de Sachsenhausen à Oranienburg (Matricule 59356), affecté au Kommando Heinkel.

Le 20 avril 1945, le Kommando est évacué vers la Baltique.

Il est libéré par les Américains, début mai. Le 15 mai 1945, il retrouve sa famille après 54 mois de prisons et de camps de concentration.

Il est Chevalier de l’Ordre National du Mérite, Croix du combattant 1939-1945, Croix du combattant volontaire, Médaille de la déportation, Médaille de l’ordre de Cyrille et Méthode.

Après la traversée de la ville, nous arrivâmes au camp

Stiquel Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | A l'arrivée des convois

Nous fûmes dirigés au block de quarantaine pour le dressage

Stiquel Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | Entrée - Enregistrement

Nous refusâmes la distribution de la soupe

Stiquel Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | Sachsenhausen - Camps annexes et Kommandos

Nous ne fûmes que quelques uns à sortir vivants des bombardements

Stiquel Marcel
Allemagne / Sachsenhausen | Bombardements alliés et alertes

Suzzi Armand

1914, Crusnes (Meurthe et Moselle) - 2001

Petit commerçant, André Suzzi appartient à l'organisation de résistance du Front National. Il est arrêté par la police française le 19 octobre 1940 suite à une perquisition à son domicile (Marseille, Bouches-du-Rhône) où du petit matériel d'imprimerie est découvert. Il est condamné à 2 ans d'emprisonnement et 100 francs d'amende.

Emprisonné au Fort Saint-Nicolas jusqu’en mai 1941 puis à la prison Saint-Pierre jusqu'en janvier 1943, il est transféré au camp de Compiègne (janvier-avril 1943), déporté au camp de concentration de Sachsenhausen le 28 avril 1943 (Matricule 65116), affecté successivement aux Kommandos  Speer, Küstrin et Heinkel.

Evacué du camp le 21 avril 1945, il subit une marche durant 15 jours. Il est libéré 16 mai 1945 à Schwerin.

La sentence tombe : la Strafe !

Suzzi Armand
Allemagne / Sachsenhausen | Kommandos disciplinaires