Je travaille à remplir les wagonnets de glaise

Pendant la quarantaine, je travaille pour la briqueterie, qui appartenait à un Juif spolié. Elle sera plus tard classée pour sa charpente. Je ne travaille que deux ou trois jours à la glaisière, à remplir les wagonnets de glaise puis de briques et à les pousser, à quatre par wagon. Ce n'est vraiment pas facile, la glaise colle à la pelle, et avec les claquettes, il vaut mieux marcher pieds nus, sans parler des coups de schlague des Kapos, qui font du zèle car le camp et les garages SS sont tout près.

 

René CHANTREL, Témoignage dactylographié, 2010-2011, Amicale de Neuengamme, p.13