La fumée nous envahit. Alors commença une effroyable lutte contre la mort […]. La vapeur et la fumée rendaient l’atmosphère irrespirable. […] Sur le Cap Arcona tout se déroulait au rythme d’un naufrage accéléré. Certains des nôtres, trop faibles, tombaient piétinés, d’autres asphyxiés ou brûlés, d’autres mitraillés par les SS. Notre navire donna très vite de la bande sur bâbord. Sur l’eau, la situation était indescriptible. Au milieu des épaves, les plus valides tentaient de monter sur quelque embarcation de sauvetage. Quant à moi, en dépit de mes 37 kilos, de ma dysenterie, je décidai de tenter ma chance et de me jeter à l’eau du pont supérieur… Je sautai. L’eau de la Baltique était glacée.