Tous ces hommes vivaient, travaillaient et souffraient ensemble sans distinction de nationalité ou de classe. Un professeur du lycée Carnot dormait à côté d’un conducteur de tramway de Kiev et un ouvrier de chez Ferrari prêtait sa gamelle à un pêcheur de harengs norvégien. Ils parlaient entre eux un allemand de cuisine, sans grammaire, avec le seul tutoiement « Moi content toi faire, toi pas content toi dire ». Ils se comprenaient et s’entendaient. Leurs caractéristiques nationales, toujours présentes, devenaient dérisoires devant tout ce qui les unissait.