Allemagne / Flossenbürg

Légende

Vue aérienne du camp prise par les Alliés, 23 mars 1945. DR

Début : mars 1938
Fin : avril : "évacuations" / 23 avril, le camp est libéré par l'armée américaine

Près de 97 000 prisonniers (dont 16 000 femmes) sont passés par ce camp
Environ 30 000 prisonniers y sont morts ainsi que dans ses sous-camps ou lors de l'évacuation parmi lesquels 3 515 Juifs.

 

Près de la petite ville de Flossenbürg, les autorités SS identifient en mars 1938 un site favorable à l'établissement d'un camp de concentration car situé à proximité d'une carrière de granit propre à la construction. L'endroit se trouvait dans le nord de la Bavière, près de la frontière tchèque, à une vingtaine de km au nord-est de Weiden.

Les prisonniers dans le camp

Six semaines plus tard, le 3 mai 1938, les 100 premiers prisonniers transférés de Dachau arrivèrent au nouveau camp de Flossenbürg. Le camp était à l'origine réservé aux hommes, et plus particulièrement à ceux qui avaient été arrêtés en hiver et au printemps 1938 dans le cadre des grandes opérations nazies visant à "nettoyer" les rues allemandes des "asociaux" et des délinquants récidivistes. Les prisonniers devaient être soumis au travail forcé dans la carrière de pierre détenue par la société SS Deutsche Erd und Steinwerke GmbH (Pierre et Terre).

Fin 1938, la plupart des 1500 prisonniers du camp étaient des délinquants récidivistes et des personnes jugées "asociales", quelques-uns étaient homosexuels. A la fin 1939, environ 1000 prisonniers politiques, pour l'essentiel de nationalité allemande, arrivèrent à Flossenbürg après avoir été transférés de Dachau. Ce dernier camp avait en effet été temporairement fermé pour servir de lieu d'entraînement aux premières unités militarisées de la SS (qui prirent plus tard le nom de Waffen SS).

A la fin du printemps 1940, les prisonniers de Dachau retournèrent dans leur camp et furent remplacés par de nouveaux prisonniers politiques, notamment par des Tchèques. En 1941, il y eu un afflux d'environ 1 500 prisonniers polonais qui étaient pour la plupart des Résistants. Fin 1941, environ 3 150 prisonniers étaient détenus à Flossenbürg ainsi que 1 750 prisonniers de guerre soviétiques qui étaient incarcérés à l'écart du camp.

En février 1943, il y avait plus de 4 000 prisonniers dans le camp principal. Plus de la moitié étaient des prisonniers politiques (pour la plupart soviétiques, tchèques, hollandais et allemands). Environ 800 détenus étaient des délinquants récidivistes allemands, plus de 100 étaient homosexuels, et 7 étaient Témoins de Jéhovah.

Au cours des 18 mois suivants, des centaines de prisonniers, en majorité français, arrivèrent à Flossenbürg après avoir été arrêtés par les autorités d'occupation allemande en application du décret Nuit et Brouillard (Nacht und Nebel).

Avant 1944, les prisonniers juifs à Flossenbürg étaient relativement peu nombreux, probablement moins d'une centaine. A la mi-octobre 1942, les douze Juifs survivants furent déportés à Auschwitz, en observation des directives SS concernant les Juifs. A cette date, 78 Juifs étaient morts selon le registre officiel du camp de la mort.

Entre le 4 août 1944 et la mi-janvier 1945, au moins 10 000 Juifs, pour la plupart hongrois et polonais, arrivèrent à Flossenbürg et ses sous-camps. 13 000 autres arrivèrent à l'hiver 1945, alors que les SS évacuaient des camps à l'Est et à l'Ouest.

En janvier 1945, presque 40 000 prisonniers s'y trouvaient incarcérés, dont 11 000 femmes. A son apogée, en mars 1945, près de 53 000 prisonniers y étaient détenus dont 14 500 dans le camp principal.

Le travail forcé et les conditions dans le camp

Au début, le personnel SS utilisa les travailleurs forcés à la construction même du camp et à l'exploitation de la carrière de granit. Cette dernière occupa, jusqu'à la mi-43, la moitié de la population carcérale. L'autre employeur était un atelier de tissage appartenant également à la SS.

En février 1943, profitant de ce que la SS cherchait à fournir de la main d'œuvre forcée aux usines d'armement allemandes, la société Messerschmidt ouvrit une usine de production de pièces d'avions de combat ME-109. Après que l'usine principale de Messerschmidt à Regensburg fut sérieusement endommagée par des bombardements alliés en août 1943, les dirigeants de l'entreprise déménagèrent les installations de productions restantes dans différents endroits, dont des camps de concentration, notamment Flossenbürg et ses sous-camps. La production de pièces d'avion devint la principale activité des travailleurs forcés à Flossenbürg en 1944.

Les conditions dans lesquelles les prisonniers étaient obligés de travailler, conjuguées avec l'absence de soins médicaux même rudimentaires, facilitèrent la propagation des maladies dont la dysenterie et le typhus. En plus de ces épouvantables conditions de vie, les prisonniers étaient frappés et sanctionnés de manière arbitraire. En plus des châtiments "officiels" des camps (être mis au confinement, au garde-à-vous pendant des heures, être fouetté, suspendu à un poteau ou transféré à des détachements de travaux forcés), les prisonniers étaient maltraités et tués selon le bon vouloir des surveillants SS et des détenus "fonctionnaires" (Funktionshäftling, soient les Kapo, les chefs de chambrée et de Blocks).

Une particularité de la population carcérale de Flossenbürg était la présence de nombreux délinquants qui avaient un statut de "vétérans" au sein de la population carcérale. Tolérés par les SS, ils étaient majoritaires dans une administration pénitentiaire qui, par conséquent, était particulièrement brutale et corrompue. Cette domination des prisonniers de droit commun se manifestait par l'exploitation sexuelle des prisonniers de rang inférieur. Les relations homosexuelles forcées et les viols furent assez fréquents pour que les mineurs de sexe masculin soient isolés par les autorités du camp dans des baraquements séparés afin d'empêcher, en vain, qu'ils ne deviennent des proies sexuelles.

 

La hiérarchie SS dans le camp

La hiérarchie SS dans le camp était tout aussi brutale et corrompue. Le 20 janvier 1939, le premier commandant, le Major Jacob Weiseborn, fut retrouvé mort dans son appartement dans des circonstances mystérieuses. Des rumeurs firent état d'un suicide afin d'éviter un scandale. Son successeur, le lieutenant colonel SS Karl Künstler, fut souvent ivre pendant ses deux ans et demie de service. En août 1942, il fut envoyé dans les Balkans comme officier d'intendance dans une unité anti-partisans. Il fut remplacé par le major SS Egon Zill de septembre 1942 à avril 1943, puis, jusqu'à la fin de la guerre, par le major SS Max Koegel.

 

Les camps satellites

Comme la place occupée par le travail forcé des prisonniers devenait de plus en plus cruciale dans la production d'armement, les autorités allemandes établirent une centaine de camps satellites, situés principalement près des usines d'armement du sud de l'Allemagne et de l'ouest de la Tchécoslovaquie. Un détachement fut chargé de travailler sur l'exploitation agricole de la veuve du général SS Reinhard Heydrich, l'ancien chef de l'Office central de la sécurité du Reich (Reichssicherheitshauptamt, RSHA) décédé en juin 1942 des suites d'une tentative de meurtre à Prague.

 

La mortalité

En plus du taux de mortalité généralement élevé (1 367 décès enregistrés pour le seul mois de mars 1945), les autorités du camp menèrent de nombreuses opérations de fusillades individuelles et de masse. Les gardes SS fusillèrent à Flossenbürg, avant la fin 1944, plus de 1 000 prisonniers de guerre soviétiques. Ces exécutions de prisonniers de guerre soviétiques continuèrent ensuite de façon sporadique jusqu'en 1944.

Entre février et septembre 1941, les autorités du camp fusillèrent environ 500 prisonniers polonais, dont 40 en juillet 1941 dans un champ de tir en dehors du camp. En 1944, 40 prisonniers de guerre soviétiques, qui avaient été identifiés comme étant les instigateurs d'une révolte de prisonniers dans le camp annexe de Mülsen Sankt Micheln, furent exécutés par les SS.

Le 29 mars 1945, 13 prisonniers de guerre alliés (y compris un soldat américain) furent pendus. Ils avaient été arrêtés l'été précédent alors qu'ils se trouvaient sur la côte normande, derrière les lignes allemandes. Dix jours plus tard, le 9 avril, les SS exécutèrent plusieurs personnes dont certaines liées de près à la tentative d'assassinat d'Hitler du 20 juillet 1944. Parmi eux, l'amiral Wilhelm Canaris, l'ancien chef du renseignement militaire (Abwehr), et son adjoint, le général Hans Oster ainsi que le pasteur Dietrich Bonhoeffer, qui avait été recruté par Oster au service de l'Abwehr en 1939. La Gestapo avait arrêté Bonhoeffer et Oster en avril 1943 et Canaris à la suite de l'attentat manqué contre Hitler en juillet 1944.

 

L'évacuation forcée

Avec l'approche des forces américaines à la mi-avril 1945, les SS commencèrent l'évacuation forcée des prisonniers capables de marcher. La plupart des 9 300 prisonniers qui restaient dans le camp principal (dont 1 700 Juifs), auxquels s'ajoutèrent 7 000 prisonniers arrivés de Buchenwald, furent contraints de quitter le camp pour Dachau, à pied ou en train. Environ 7000 prisonniers moururent avant d'arriver à Dachau, de faim, d'épuisement ou abattus par les gardes SS parce qu'ils ne pouvaient plus tenir le rythme.

Des milliers d'autres en réchappèrent, libérés par l'avancée des troupes américaines ou se retrouvant libres après la désertion, en pleine nuit, des gardes SS. Moins de 3000 prisonniers de Flossenbürg arrivèrent à Dachau, où ils retrouvèrent 3 800 prisonniers des camps satellites.

Le 23 avril 1945, lorsque les membres du 358ème et du 359ème régiments d'infanterie américains (90ème division d'infanterie américaine) libérèrent Flossenbürg, un peu plus de 1 500 prisonniers restaient dans le camp. Environ 200 moururent après la libération.

Près de 97 000 prisonniers (dont 16 000 femmes) passèrent par le système concentrationnaire de Flossenbürg entre 1938 et 1945. Environ 30 000 prisonniers moururent à Flossenbürg, dans ses sous-camps ou lors de l'évacuation, parmi lesquels 3 515 Juifs.

Encyclopédie Multimédia de la Shoah,
United States Holocaust Memorial Museum
Traduction ©Mémorial de la Shoah, Paris, France
ushmm.org/fr/holocaust-encyclopedia

Liste des camps annexes et Kommandos du camp de Flossenbürg

Altenhammer

Ansbach

Aue

Bayreuth

Brüx (Most)

Chemnitz

Dresden (Behelfsheim)

Dresden (Reichsbahnausbesserungswerke) (Entreprise de réparation de la Reichsbahn)

Dresden (Universelle)

Dresden-Reick

Eichstätt

Eisenberg (Jezeři)

Flöha

Freiberg

Ganacker

Grafenreuth

Graslitz (Kraslice)

Gröditz

Gundelsdorf

Hainichen

Happurg / Hersbruck

Happurg / Hersbruck

Helmbrechts

Hertine (Rtyně)

Hof-Moschendorf

Hohenstein-Ernstthal

Hohenthan

Holleischen (Holýšov)

Hradischko (Hradištko)

Janowitz (Vrchotovy Janovice)

Johanngeorgenstadt

Jungfern-Breschan (Panenské-Břežaný)

Kirchham

Königstein Nom de code Schwalbe II, Orion

Krondorf-Sauerbrunn (Korunní)

Leitmeritz (Litoměřice) Tarnname: »B 5«, »Richard«

Lengenfeld

Lobositz (Lovosice)

Mehltheuer

Meißen-Neuhirschstein Nom de code Haus Elbe

Mittweida

Mockethal-Zatzschke Nom de code Dachs VII

Mülsen St. Micheln

Neu-Rohlau (Nová Role)

Nossen

Nürnberg (Siemens-Schuckertwerke)

Nürnberg (SS-Kaserne)

Obertraubling

Oederan

Plattling

Plauen (Baumwollspinnerei)

Plauen (Dr. Th. Horn)

Plauen (Industriewerke)

Porschdorf Nom de code Schwalbe III

Pottenstein

Rabstein (Rabštejn) Nom de code Zechstein

Regensburg

Reuth b. Erbendorf

Rochlitz

Saal an der Donau Nom de code Me-Ringberg«

Sankt Georgenthal (Jiřetín pod Jedlovou)

Schlackenwerth (Ostrov nad Ohří)

Seifhennersdorf

Siegmar-Schönau

Steinschönau (Kamenicky-Šenov)

Stulln

Theresienstadt (Terezín)

Wilischthal

Wolkenburg

Zschachwitz

Zschopau

Zwickau

Zwodau (Svatava)

 

 

Camp
Camps annexes et Kommandos

Les camps annexes et Kommandos du camp de Flossenbürg

Beuvelet Pierre

Biographie

Hoebeke Léon

Biographie

Margraff Henri

Biographie

Noga Julian

Biographie

Poutrain Louis

Biographie

Van Horen Fernand

Biographie

Déportés transférés vers ce camp et/ou ses camps annexes et kommandos


Vanryb Nathan

Biographie

Beuvelet Pierre

1919 (Oise)

Jeune homme studieux et pieux, il se prépare à entrer dans les ordres. En 1938, à la mort de sa mère, il y renonce pour aider son père à élever ses sœurs et travaille comme agent occasionnel des Postes.

Appelé sous les drapeaux en novembre 1939, pendant la “Drôle de guerre”, il intègre l'Armée de l'Air où il entame une carrière au-delà de la démobilisation qui suit l'Armistice, tout en rejoignant le réseau de résistance Brutus. A Agen, “taupe” infiltrée dans la Milice sur ordre de ses supérieurs, il réussit à faire échouer de nombreuses opérations contre la Résistance. Trahi et dénoncé à la Gestapo, il est arrêté, torturé, expédié au camp de Compiègne.

Il est déporté le 27 mars 1944. Son convoi est dirigé vers le camp d’Auschwitz (Convoi dit « des Tatoués », 3e convoi de résistants français dirigé vers le camp d’Auschwitz après ceux du 6 juillet 1942 et du 23 janvier 1943, dont aucun n’a subi de « sélection » à l’arrivée ). Après quelques jours passés à Auschwitz, il est transféré aux camps de Buchenwald et Flossenbürg.

Libéré par les troupes américaines, rapatrié, il reprend sa carrière militaire là où il l'avait laissée avant son arrestation.

Je ne vous ai pas encore décrit ce “Konzentrazion Lager”

Beuvelet Pierre
Allemagne / Flossenbürg | Espaces du camp et leurs fonctions

« Le gros bras » (triangle vert) Kapo de la carrière... c'était un tueur

Beuvelet Pierre
Allemagne / Flossenbürg | Prisonniers de fonction

Ils nous montrèrent comment saboter notre travail

Beuvelet Pierre
Allemagne / Flossenbürg | Sabotage

Lorsque les SS avaient besoin de pierres, nous descendions à 2500 jusqu'au bas du front de taille

Beuvelet Pierre
Allemagne / Flossenbürg | Flössenburg - Kommandos du camp

Au Kommando d'Altenhammer (Flossenbürg)

Beuvelet Pierre
Allemagne / Flossenbürg | Sabotage

Dans les toilettes de ce block, je trouvais plus de vingt cadavres par nuit

Beuvelet Pierre
Allemagne / Flossenbürg | Le Revier

Hoebeke Léon

1898 (Normandie)

Ancien de l'aviation durant la Première Guerre, blessé en service commandé, réformé. Durant l’Entre Deux guerre, il est directeur commercial. Avant 1939, il sert dans un Service de Renseignements ; à partir de la guerre, il est en contact avec des réseaux des Forces Françaises Combattantes jusqu'à son arrestation par la Gestapo sur dénonciation en mars 1944. Il connaît plusieurs prisons, la rue des Saussaies, subit la torture. Condamné à mort, il est déporté le 27 mars 1944. Son convoi est dirigé vers le camp d’Auschwitz (Convoi dit « des Tatoués », le 3e convoi de résistants français dirigé vers le camp d’Auschwitz après ceux du 6 juillet 1942 et du 23 janvier 1943, dont aucun n’a subi de « sélection » à l’arrivée ). Après quelques jours passés à Auschwitz, il connaît les camps de Flossenbürg et Buchenwald.

Il a rédigé son témoignage : Destination la mort (convoi 27.4.44) récit authentique, Paris, Nouvelles éditions Debresse, 1977

Il était absolument impossible de s'enfuir

Hoebeke Léon
Allemagne / Flossenbürg | Construction - Infrastructures

Il était impossible de dissimuler la plus petite chose

Hoebeke Léon
Allemagne / Flossenbürg | Vécu quotidien

C'est ainsi que le Colonel a été assassiné

Hoebeke Léon
Allemagne / Flossenbürg | Processus homicide

Au camp annexe de Dresde

Hoebeke Léon
Allemagne / Flossenbürg | Flossenbürg - Camps annexes et Kommandos

Margraff Henri

1920, Savernes

Etudiant en droit, avocat stagiaire au barreau de Strasbourg, il est arrêté le 25 novembre 1943, emprisonné au « 92 » (prison située dans l'ancienne caserne du 92e régiment d'Infanterie) jusqu'en mars 1944. Transféré au camp de Compiègne en mars et avril 1944, il est déporté au camp d’Auschwitz par le convoi du 27 avril 1944 (Convoi dit « des Tatoués », le 3e convoi de résistants français dirigé vers le camp d’Auschwitz après ceux du 6 juillet 1942 et du 23 janvier 1943, dont aucun n’a subi de « sélection » à l’arrivée). Après quelques jours passés à Auschwitz (1er au 12 mai), il connaît les camps de Buchenwald (13 au 25 mai), Flossenbürg (à partir du 25 mai 1944). Il est libéré le 28 avril 1945 par les Américains.

Il fallait donc absolument que nous soyons affectés à cette usine de Messerchmitt 109.

Margraff Henri
Allemagne / Flossenbürg | Flössenburg - Kommandos du camp

Deux méthodes générales d'extermination : la carrière et le « Bettenbau »

Margraff Henri
Allemagne / Flossenbürg | Processus homicide

Le Revier n'était rien de moins que l'antichambre du crématoire

Margraff Henri
Allemagne / Flossenbürg | Le Revier

La perte de ce sens du respect de la personne humaine qui fait la noblesse d'une civilisation

Margraff Henri
Allemagne / Flossenbürg | Prisonniers de fonction

Noga Julian

1921, Skrzynka (Pologne)

Les parents catholiques de Julian s'étaient installés aux Etats-Unis mais sa mère était revenue en Pologne. En 1939, Julian fut déporté vers l'Autriche pour travailler dans une ferme après qu'il eut été arrêté pour avoir caché un fusil. Dans cette ferme, il fit la connaissance de la fille du propriétaire, Freida, qui allait devenir son épouse. Il fut arrêté en 1941 parce que les relations entre Autrichiens et Polonais étaient considérées comme illégales et, en 1942, il fut déporté dans le camp de Flossenbuerg, en Allemagne. Au cours d'une marche forcée, en 1945, il fut libéré par les forces américaines. Julian et Freida se marièrent après la guerre

 

Tant de mauvaises choses se passaient à Flossenbürg

Noga Julian
Allemagne / Flossenbürg | Processus homicide

Poutrain Louis

1897, Croisilles (Pas-de-Calais) - 1983

Durant la Première Guerre mondiale, il s'engage en 1916 et participe à la bataille de Verdun. Il termine la guerre en tant qu’officier d'artillerie. Il entre au séminaire en 1919. Devenu prêtre, il exerce son ministère à Calais puis à Boulogne. En 1936, au cours d'un séjour dans les Hautes Alpes, il découvre la commune de Saint-Jean-Saint-Nicolas dans la haute vallée du Champsaur (Hautes Alpes) et obtient d'y être affecté.

En 1941, il ouvre une école professionnelle. En 1942, les Allemands envahissent la zone libre. Il accueille une dizaine d'Alsaciens-Lorrains ayant refusé l'enrôlement dans l'armée allemande. Arrêté dans la nuit du 12 au 13 novembre 1943, il est conduit à la prison des Baumettes de Marseille puis le 3 mars 1944 au camp de Royallieu près de Compiègne.

Il est déporté en soutane par le convoi du 27 avril 1944. Son convoi est dirigé vers le camp d’Auschwitz (Convoi dit « des Tatoués », 3e convoi de résistants français dirigé vers le camp d’Auschwitz après ceux du 6 juillet 1942 et du 23 janvier 1943, dont aucun n’a subi de « sélection » à l’arrivée ). Après quelques jours passés à Auschwitz30 avril au 12 mai, il est transféré aux camps de Buchenwald (14 mai au 25 mai), Flossenbürg (25 mai au 24 juillet 1944), Janovice (camp annexe de Flossenbürg, 27 juillet au 30 mars 1945). En avril 1945, à Krepenice, dans des granges, son groupe vit dans un dénuement total.

Chargé dans un train le 1er mai, il est libéré le 8 mai 1945 à Kaplice près de Velesin.

Tout était organisé pour nous faire perdre notre dignité d'homme

Poutrain Louis
Allemagne / Flossenbürg | Processus homicide

Les Tchèques s'employèrent à nous secourir (Kommando Javinowitz) POUTRAIN ?

Poutrain Louis
Allemagne / Flossenbürg | Origines et nationalités

Van Horen Fernand

1909 (Congo) - 2005, Bruxelles

Dès 1936, il illustre les pages du journal Le Soir par ses dessins et caricatures. En 1940, il est lieutenant de réserve au 2ème Lancier, détaché auprès de l'État Major. Il entre le 1er mars 1941 dans l'Armée Secrète et dès lors participe activement à la résistance à l'occupant. Le 24 février 1943, suite à une dénonciation, il est arrêté avec 12 de ses camarades par la Gestapo, placé au "Secret" en tant que prisonnier "Nacht und Nebel" (Nuit et Brouillard).

Il connaît la Prison Saint-Gilles de Bruxelles, puis en attente d'être jugé, les prisons de Essen, Esterwegen, Bayreuth avant d'être envoyé au camp de Flossenbürg, le 10 mars 1945.

Fernand Van Horen est plus connu en Belgique sous son nom d'artiste, Horn.

Vanryb Nathan

1924, Varsovie - 2016, Paris

Issu d'une famille polonaise, venue en France en 1926, il est arrêté le 12 avril 1942 à St-Paul-de-Lizonne, interné à la prison d'Angoulême puis dans les camps de Poitiers et Drancy.

Il est déporté le 19 août 1942 au camp de Birkenau (convoi 21, Matricule 60601). Fin 1942, il est transféré au camp d'Auschwitz puis, en mai 1943, à Eintrachthütte, sous-camp du complexe d'Auschwitz (Swietochlowice).
En janvier 1945, il subit un nouveau transfert, au camp de Mauthausen (Autriche) puis à Leipzig (Allemagne). En avril 1945, il doit marcher 18 jours vers Leitmeritz (nom allemand de Litomerice, Tchécoslovaquie) et le camp de Theresienstadt (Terezin) où il est libéré le 8 mai 1945.

A son retour, il retrouve son père et apprend que son frère a été fusillé pour faits de résistance. Les autres membres de sa famille, sa mère, sa sœur, ses deux frères sont morts à Birkenau.

Les témoignages vidéos proviennent de deux sources différentes : UDA et Mémoire Demain (dvd Hatier, 2009)

On nous a emmenés au camp de Lobositz, en Tchécoslovaquie

Vanryb Nathan
Allemagne / Flossenbürg | Marches et trains de la mort | 04:04