Allemagne / Buchenwald

Légende

Vue aérienne du camp prise par les Alliés, 20 août 1944. DR

Début : juillet 1937
Fin : "évacuation" le 6 avril / arrivée des troupes américaines le 11 avril 1945

238.980 détenus ont été immatriculés à Buchenwald.
Le nombre officiel des morts enregistré est de 56.545

 

La naissance du camp

En mai 1936 Fritz Sauckel, Gouverneur de Thuringe, propose à Himmler d’implanter un grand camp de concentration dans sa province, camp qui accueillerait les nombreux prisonniers du centre du Reich jusqu’alors dispersés. Ce sera une vaste centrale concentrationnaire regroupant tout à la fois un camp pour 6 000 détenus, des casernes, et des villas pour les officiers supérieurs, un centre de formation pour les troupes, avec sa bibliothèque, son « club » et ses zones de loisirs : un zoo avec ours et singes, un centre équestre. Des ateliers de production industrielle emploieront les détenus.
En juillet 1937 les premiers prisonniers arrivent pour défricher un terrain boisé de plus de 40 hectares, situé sur le flanc nord de la Colline de l’Ettersberg, colline qui domine la ville de Weimar.
Le lieu est un choix réfléchi. Weimar fut un des hauts lieux de la culture allemande, celui où Cranach, Bach, Schiller, Goethe, Liszt ont vécu et créé. Mais Weimar est aussi la ville du premier congrès du Parti nazi, devenue un lieu de culte du national socialisme auquel Hitler lui même rendra visite une quarantaine de fois.
Se développant au fil des années, le camp, conçu rationnellement par l’architecte Kuiper, est entouré d’une vaste ceinture de barbelés électrifiés jalonné de 22 miradors et lui même est découpé en ensembles cloisonnés par des barbelés : « grand camp » et « petit camp », bâtiments de l’infirmerie, blocks des expérimentations, crématoire, ateliers de travail. Une place d’appel sépare l’entrée du camp des baraques (blocks) en pierre ou en bois qui  abritent les détenus.
Avant la guerre
Les détenus qui sont conduits à Buchenwald sont ceux de l’Ouest et du Nord Ouest de l’Allemagne, ceux de Saxe, Thüringe, Hesse et de la partie Nord de la Bavière. Ce sont des détenus de droit commun mais aussi et surtout des détenus politiques condamnés pour leurs opinions. A partir de 1938 des juifs, notamment au moment de « la nuit de cristal », des tsiganes, des homosexuels, des Témoins de Jehovah, ainsi que des « Sans domicile fixe » sont également incarcérés au camp, la politique nazie visant à exclure définitivement du « corps national allemand » les « étrangers à la communauté ». Les premiers étrangers à être déportés à Buchenwald sont des antifascistes Autrichiens suivis en septembre 1939 par des Tchèques, deux pays annexés par le Reich.
 
La guerre
Après le début de la guerre et suivant son évolution, des personnes en provenance de toute l’Europe seront déportées à Buchenwald. Les premiers seront des prisonniers polonais regroupés dans un « camp spécial », simple enceinte  de barbelés que les SS surnommeront « le chenil », et où ils mourront  rapidement de faim et de froid.
Un millier de juifs de Vienne, arrivés à Weimar le 2 octobre 1939 sont également détenus dans les mêmes conditions, bientôt rejoints par d’autres détenus polonais. La plupart auront disparu en février 1940, quelques-uns par injection mortelle, premier assassinat de masse dans un camp de concentration. L’année 1941 voit  les premiers malades et invalides emmenés pour être gazés au château de Sonnenstein, près de Pirna, en Saxe
En octobre 1941 les premiers convois de prisonniers soviétiques sont installés dans la partie ouest du camp. Amenés pour travailler dans l’usine de la  Deutsche Ausrüstungswerke (DAW), une entreprise SS de menuiserie et métallurgie légère, dont la construction a commencé en 1940 sur la route de Weimar, ils sont rapidement assassinés d’une balle dans la nuque.
Fin 1942, l’administration du camp engage la plupart des détenus dans l’industrie de guerre. Des usines sont bâties à proximité du camp, et des camps extérieurs (Kommandos) sont créés pour fournir de la main d’œuvre aux usines d’armement, d’aviation, etc.
En 1943, l’arrivée des premiers convois de Français correspond à la création de nouvelles usines et notamment le camp extérieur souterrain de Dora près de Nordhausen où seront fabriquées les fusées V1 et V2
Fin 1943, les effectifs administrés par le camp sont passés à 37 319 prisonniers. Parmi eux se trouvent 14 500 Russes, 7 500 Polonais, 4 700 Français et 4 800 Allemands et Autrichiens. Près de la moitié d'entre eux se trouve dans les camps extérieurs. 3 862 détenus meurent en 1943 dans le complexe concentrationnaire de Buchenwald.
La guerre réclame de plus en plus de main d’œuvre, le nombre de déportés à Buchenwald augmente. En août 1944, Le camp lui même est désormais surpeuplé avec  31 491 détenus très souvent abrités sous des tentes faute de place dans les 67 baraques du camp. Les 64 Kommandos  utilisent pour leur part 43 500 autres détenus.
 
La libération
Début 1945, les nazis, sous la poussée de l’Armée rouge,  évacuent les camps de l’est, notamment Auschwitz. Une partie des prisonniers est dirigée vers Buchenwald dans des conditions marquées par l’épuisement, la faim et le froid. Buchenwald devient alors le plus grand des camps de concentration existant. Fin février, derrière les barbelés du camp principal et dans les 88 Kommandos s’entassent désormais 112 000 personnes, parmi lesquelles 25 000 femmes.  En mars, sous la pression, à l’Est, des Soviétiques et à l’Ouest, des autres armées alliées, les Kommandos commencent à être évacués vers Buchenwald qui va alors compter 47 500 prisonniers.
Le 6 avril 1945 c’est l’évacuation de Buchenwald lui même qui  commence. 28 000 détenus sont poussés sur les routes dans ce qui prendra le nom de « marches de la mort ».
Le 11 avril la 6e division blindée de la 3e Armée américaine atteint Buchenwald. Elle y trouve un camp intact dont la garnison SS a fuit et qui est désormais administré par ses détenus.
Dominique Durand
 
 
Liste des camps annexes et Kommandos du camp de Buchenwald-Dora

 

Aachen (Aix-La-Chapelle)

Abteroda

Adorf

Allendorf Bei Kirchlain

Altenburg

Annaburg

Arnstadt

Arolsen

Ascherleben

Augustdorf

Bad Berka

Ballenstedt

Bensberg

Berga/Elster

Berlstedt

Bernburg / Plömnitz

Bilroda

Blankenburk

Blankenhain

Bochum

Böhlen

Braunschweig

Buttelstedt

Colditz

Crawinkel

Dernau

Dessau

Dormburg

Dortmund

Duderstadt

Duisburg

Düsseldorf/Derendorf

Düsseldorf/Flingern Nord

Düsseldorf/Friedrichstadt

Düsseldorf/Kalkum

Düsseldorf/Lohausen

Düsseldorf/Oberbilk

Eisenach

Ellrich

Ellrich-Thêatre

Elsnig

Escherhausen

Espenfeld

Essen (Dest)

Essen (ES)

Flossberg

Gandersheim

Gelsenkirchen

Giessen

Goslar

Göttingen

Günzeode

Hadmersleben

Halberstadt

Halle

Hardehausen-Scherfede

Harzungen

Herzeberg (Elster)

Hessisch Lichtenau

Hinzert

Holzen

Jena

Kassel

Köln

Köln Deutz

Köln Hansestadt

Köln Niehl

Kranichfeld

Langensalza

Langenstein

Laura

Leipzig (Hasag)

Leopoldshall

Lichtenburg

Liepzig Thekla

Liepzig/Schönau/W32

Lippstadt

Lippstadt (2)

Lützkendorf

Mackenrode

Magdeburg

Magdeburg Ferngasversorgung

Magdeburg Polte

Markkleeberg

Meuselwitz

Mühlhausen

Mühlhausen (2)

Neu Stassfurt

Neustadt/Coburg

Niederorschel

Nordhausen

Nordhausen Bölcke Kaserne

Nuxei

Oberndorf

Ohrdruf

Osterode-Peters

Penig

Raguhn

Römhild

Rothenburg

Rottleberode

Saalfeld

Schlieben

Schönebeck

Schwerte

Sennelager

Sömmerda

Sonneberg

Stempeda

Suhl

Tannroda

Taucha

Tonndorf

Torgau

Tröglitz

Unna

Usingen

Wansleben

Weferlingen

Weimar

Wernigerode

Westeregeln

Wewelsburg

Wieda

Witten-Annen

Wolfen

Wuppertal

 

Le site du camp, après guerre

Le Camp spécial numero 2

Après guerre, dans la zone d’Allemagne occupée par les Soviétiques, les bâtiments des camps de concentration sont utilisés pour interner les fonctionnaires locaux du parti nazi et toute autre personne dénoncée ou jugée suspecte, dans l’attente d’un éventuel jugement. Buchenwald devient l’un des dix camps, placés sous la direction de la Police secrète soviétique, le "Camp spécial numéro 2".

Jusqu’à sa fermeture, en février 1950, peu après la création de la République Démocratique Allemande, 28 000 personnes y sont internées dans des conditions difficiles et souvent délétères, victimes de la faim notamment. Un musée dédié à ce camp a été inauguré en 1997.

 

Le Mémorial de la RDA

En octobre 1950, le Gouvernement de la RDA prend la décision de raser le camp, en accord avec les représentants des anciens internés antifascistes allemands. Seuls le crématoire et les bâtiments de l’entrée devaient être conservés. Des champs de cailloux marqueront désormais l’emplacement des baraques (Block) du grand camp, le petit camp et les espaces industriels étant abandonnés à la nature. Il s’agit de suggérer « un désert inhumain et de caractère hostile ». Les casernes qui dominent le camp, le vaste bâtiment de l’Effektenkammer ainsi que celui de la Désinfection seront finalement maintenus. Dans la partie sauvegardée, un réseau de panneaux évoque essentiellement la résistance et la solidarité dont on fait preuve les internés malgré la barbarie fasciste.

La construction d’une aire de commémoration monumentale est envisagée dès 1954 sur le versant sud de l’Ettersberg, à proximité des charniers du camp. Ce Mémorial national antifasciste est inauguré le 4 septembre 1958. Il évoque tout à la fois la souffrance des détenus, leur espérance, leur résistance et leur soulèvement final dans une mise en scène  grandiose et symbolique utilisant le flanc de la colline : une descente bordée de stèles évoquant l’histoire du camp, une allée des Nations bordée de 18 monuments, un chemin montant vers une tour de la libération visible de loin.

De nombreux autres lieux de mémoire ont vu le jour sur le site de l’ancien camp. Si une première plaque a rappelé dès 1953 que le Secrétaire du parti communiste allemand, Ernst Thälmann, avait été exécuté à Buchenwald le 18 aout 1944, d’autres sont venues s’ajouter qui évoquent la mémoire de personnalités ou de groupes de victimes : notamment Juifs, Polonais, Britanniques et Canadiens, Soviétiques, aviateurs alliés, écclésiastiques, homosexuels, ainsi que des femmes.

A une première exposition historique ponctuellement  modifiée a succédé, en 1995, quelques années après la réunification allemande, une nouvelle exposition. Une refonte totale de l’espace muséographique de Buchenwald a lieu en janvier 2016.

Le camp de Buchenwald fut le premier camp de concentration à être délivré par une armée alliée. C'est pourquoi les articles, les films et les photos de presse réalisés juste après la libération ont marqué de façon durable le monde occidental tout comme les témoignages des survivants et leurs premiers écrits, sous forme romanesque ou non. En 1960 paraît une première histoire de Buchenwald, tout un ensemble de documents de diverses provenances qui a fait l’objet de nombreuses discussions avec les différentes associations nationales de déportés de Buchenwald rassemblées au sein d’un Comité international.

Il est difficile aujourd’hui de quantifier le nombre d’ouvrages parus sur Buchenwald depuis 1945. L’Association française recense plus de 400 titres français dans sa collection, la BNF plus de 800.

La Fondation allemande des mémoriaux de Buchenwald et de Dora mène aujourd’hui une politique active de recherches, d’expositions et de publications et prend de nombreuses initiatives pédagogiques en lien avec différentes universités et fondations allemandes. Représentées auprès de la Fondation par le Comité international Buchenwald-Dora, les associations nationales d’anciens déportés de Buchenwald - pour la France, l’association française Buchenwald-Dora et Kommandos - conduisent également de très nombreuses initiatives. Des rassemblements ont lieu à Buchenwald chaque année, le 11 avril et le dernier dimanche de janvier.

-->
Camp
Camps annexes et Kommandos

Les camps annexes et Kommandos du camp de Buchenwald

Antelme Robert

Biographie

Balachowsky Alfred

Biographie

Barrier Floréal

Biographie

Birin (Frère) (Untereiner Alfred)

Biographie

Chapelain Lucien

Biographie

Coupechoux Roger

Biographie

Crétin Georges

Biographie

Desseaux Christian

Biographie

Ducoloné Guy

Biographie

Durand Pierre

Biographie

Fogel Willy

Biographie

Girardet Albert

Biographie

Guillard Désiré

Biographie

Herz Bertrand

Biographie

Huard Raymond

Biographie

Miller Serge

Biographie

Pena Virgilio

Biographie

Philippon René

Biographie

Pieters Charles

Biographie

Rousset David

Biographie

Taslitzky Boris

Biographie

Viens Gaston

Biographie

Déportés transférés vers ce camp et/ou ses camps annexes et kommandos


Borlant Henri

Biographie

Bulwa Armand (Aron)

Biographie

Buzyn Elie

Biographie

Fleury Jacqueline

Biographie

Kesbi Hélène

Biographie

London Lise

Biographie

Palant Charles

Biographie

Petit Marcel

Biographie

Rozen-Rechels Henri

Biographie

Saint-Etienne (de) Georges

Biographie

Vanryb Nathan

Biographie

Waitz Robert

Biographie

Will Elisabeth

Biographie

Zyguel Léon

Biographie

Antelme Robert

1917, Sartène (Corse) – 1990, Paris

Il entreprend des études de droit à Paris en 1936. En 1939, il épouse Marguerite Duras. Ensemble, en 1943, ils rejoignent le réseau résistant « Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés » (MNPGD) dirigé par François Mitterrand. En juin 1944, Robert Antelme est arrêté par la Gestapo, emprisonné à Fresnes, il est déporté à Buchenwald le 17 août 1944 (convoi I.265 matricule 81474) puis transféré au Kommando de Bad Gandersheim. Il est libéré au camp de Dachau.

En 1945, avec Marguerite Duras, ils fondent les éditions de la Cité Universelle où il publie en 1947 son témoignage, L’Espèce Humaine, l’un des plus marquants sur la déportation en camp de concentration. Le couple divorçe en 1946. Son activité professionnelle se déploie dans les milieux littéraires. Membre du Parti communiste français, il en est exclu en 1956. Durant la guerre d'Algérie, il est signataire du Manifeste des 121.

- L'Espèce humaine, La cité universelle, 1947; rééd. Gallimard, Tel, 1957, 1999. universelle, 1947; rééd. Gallimard, Tel, 1957, 1999.
- Voir également : Marguerite Duras, La douleur, Paris, Pol, 1985

Publication d'extraits, prochainement

Un camarade terrorisé par un kapo allemand, était devenu fou

Antelme Robert
Allemagne / Buchenwald | Processus homicide

Balachowsky Alfred

1901, (Russie) - 1983

Né en Russie, Alfred Balachowsky obtient un diplôme d’ingénieur à l’École nationale supérieure agronomique de Rennes. Puis il décide de devenir entomologiste et soutient à Paris sa thèse de docteur en Sciences Naturelles. Il est nommé en 1933 professeur de zoologie et d'entomologie à l’École nationale supérieure agronomique de Grignon.

Pendant la guerre il intègre les mouvements de résistance et dirige la section de l'Ecole de Grignon du réseau d'action et d'espionnage britannique (Special Operation Executive). Il organise des parachutages d'armes dans la région et des liaisons radio avec Londres sous son nom de résistant « Serge ».

Nommé le 1er juillet 1943 chef de laboratoire à l'Institut Pasteur, il est arrêté à son domicile le 2 juillet 1943. Emprsionné d’abord à la prison de Fresnes, puis, à partir du 30 novembre 1943, au camp de Royallieu à Compiègne. Déporté à Buchenwald le 19 janvier 1944 (matricule 40449), il est transféré, le 1er février 1944 au camp de Dora mais ramené le 1er mai 1944 à Buchenwald par l’intermédiaire de la Résistance clandestine. Il est affecté au Block 50, dans l'équipe du médecin SS Erwin Ding-Schuler. Les Allemands y travaillent à la fabrication d'un vaccin contre le typhus exanthématique. Il travaille dans ce Block jusqu'à la libération du camp. Il est rapatrié le 22 avril 1945 et sera témoin au procès de Nuremberg.

À son retour en France, il reprend ses activités. Devenu en 1948 président de la Société entomologique de France, il crée en 1964 une grande bibliothèque de cette Société dans le bâtiment du Muséum national d'histoire naturelle de Paris qui s’y trouve encore aujourd’hui.

Le Block des cobayes à Buchenwald

Balachowsky Alfred
Allemagne / Buchenwald | Expériences pseudo-médicales

Barrier Floréal

1922, Trélazé (Maine et Loire) - 2015, Cagnes sur Mer

Typographe, il devient membre du parti communiste français en 1938. Il participe à la résistance contre les nazis dès le début de l’Occupation. Il est arrêté le 27 février 1943 à Saint-Jean-Pied-de-Port dans les Pyrénées atlantiques alors qu'il tente de passer en Espagne. Après avoir été interné à Bayonne puis à Bordeaux, il est transféré à Compiègne d’où il est déporté à Buchenwald le 18 septembre 1943 (matricule 21802).

Affecté au Block 40 du Grand Camp, il est membre de la résistance interne du camp et participe à l'action de la Brigade Française d'Action Libératrice lors de la libération du camp, le 11 avril 1945.

Membre du bureau exécutif de l’Association Française Buchenwald-Dora et Kommandos et membre du Comité International Buchenwald-Dora et Kommandos. Il est président du Conseil des anciens détenus de Buchenwald (Beirat) auprès de la Fondation des Mémoriaux de Buchenwald et Dora.

Notre arrivée en gare de Weimar

Barrier Floréal
Allemagne / Buchenwald | Les convois | 01:24

Il faut se déshabiller à poil

Barrier Floréal
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 02:12

A la bonne période, on avait une boule de pain à cinq

Barrier Floréal
Allemagne / Buchenwald | La faim - La nourriture | 01:50

Il nous fallait enlever les morts pour avoir les vivants

Barrier Floréal
Allemagne / Buchenwald | Marches et trains de la mort | 01:35

Il y avait aussi la résistance intellectuelle

Barrier Floréal
Allemagne / Buchenwald | Résistance intellectuelle | 04:01

Birin (Frère) (Untereiner Alfred)

1906, Veckersviller (Moselle annexée) - 1968

Il devient Frère Birin des Ecoles chrétiennes en rentrant en religion. En 1943, il participe aux mouvements de résistance en cachant des jeunes réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO), en leur founissant abri et faux papiers, en aidant des prisonniers évadés.

Le 15 décembre 1943, il est arrêté par la Gestapo dans sa salle de classe à Épernay. Incarcéré à Châlons-sur-Marne, il est transféré à Compiègne et déporté le 27 janvier 1944. Durant le transport, neuf jeunes de son wagon sont fusillés et les autres entassés nus dans le wagon en représailles d'évasions.

A Buchenwald (matricule 43652), il ne déclare pas son état d’homme d’église. Le 13 mars 1944, il est transféré à Dora, affecté au bureau de l’Arbeitsstatistik - service chargé de la gestion de la main d’œuvre, fonction qui lui permet d'aider des camarades. Dénoncé, il est torturé, emprisonné à Nordhausen, puis retransféré à Dora. Le 4 avril 1945, il subit une évacuation en train (six jours) suivie d'une marche de la mort vers le camp de Bergen-Belsen où il est libéré le 15 avril 1945, par les troupes britanniques.

Il a rédigé un témoignage dès son retour : 16 mois de Bagne. Buchenwald-Dora par le numéro 43.652, R. Dautelle, libraire éditeur, 1946

 

 

 


 

« Neuf d'entre vous vont être fusillés »

Birin (Frère) (Untereiner Alfred)
Allemagne / Buchenwald | Les convois

Il me conseilla de ne jamais déclarer mon état de religieux

Birin (Frère) (Untereiner Alfred)
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement

Borlant Henri

1927, Paris

Originaires de Russie, ses parents s’installent à Paris dès avant la Première guerre mondiale, Il est le quatrième de leurs neuf enfants.

Au moment de l’invasion allemande, la famille se réfugie dans le Maine et Loire où elle reste. Les enfants sont scolarisés ; Henri est baptisé catholique.
Le 15 juillet 1942, son père, sa sœur Denise (21 ans), son frère Bernard (17 ans) et Henri (15 ans) sont arrêtés par les autorités allemandes, emprisonnés au grand séminaire à Angers.
Le 22 juillet, ils sont déportés directement au camp d’Auschwitz-Birkenau par le convoi 8. A Birkenau, il est rapidement séparé des siens.

Il survit au camp jusqu’à l’automne 1944, époque à laquelle il est transféré vers celui d’Oranienburg-Sachsenhausen, puis Buchenwald et Ohrdruf. A la veille de l’arrivée des troupes américaines, il parvient à s’évader.

En rentrant, il retrouve sa mère et cinq de ses frères et sœurs. Son père, son frère, sa sœur, ses grands parents maternels ont été assassinés.

A 18 ans, il reprend sa scolarité dans le secondaire. En 1958, il devient médecin.

Il a publié son témoignage : Merci d’avoir survécu, Paris, Le Seuil, 2011 ; « Traces d’enfer », Paris, Larousse, 2015

Nous avons été envoyés au camp d'Ohrdruf

Borlant Henri
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 13:32

Nous avons été libérés au camp d'Ohrdruf

Borlant Henri
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps | 13:32

Bulwa Armand (Aron)

1929, Piotrekow (Pologne)

Armand Bulwa est né en Pologne près de Lodz. Il a 10 ans quand le quartier juif de sa ville natale est transformé en ghetto. Grâce à son père, il est embauché en 1941 dans une verrerie située à l'extérieur du ghetto. S'il échappe ainsi à la semaine de rafles, ce n'est pas le cas de sa mère et de son jeune frère qui sont assassinés à Treblinka. Il perd ensuite définitivement contact avec son père.

Au fil des mois, il est témoin des atrocités des Hiwis, auxiliaires ukrainiens des Allemands, il est retenu prisonnier dans la synagogue de sa ville natale, échappe aux fusillades de Rakow par le travail forcé puis en novembre 1944, il est transféré dans un Kommando attaché à une fonderie dépendant du camp de Czestochowa. Il y survit grâce à la protection de son oncle.

En janvier 1945, Armand est évacué vers le camp de Buchenwald (matricule 116536). Séparé de son oncle, il survit à nouveau grâce à un réseau d’entraide. Il est libéré à Buchenwald.

Après la libération, seul rescapé de sa famille, il est accueilli en France avec 426 autres enfants et adolescents du camp de Buchenwald. Il transite par le foyer de l’OSE avant de construire son existence dans ce pays qu’il ne connaissait pas avant 1945. Témoin infatigable, il rencontre les élèves depuis les années 1980.

Nous sommes arrivés le 20 janvier 1945 à Buchenwald

Bulwa Armand (Aron)
Allemagne / Buchenwald | Marches et trains de la mort | 01:14

Nous sommes arrivés à la gare de Buchenwald

Bulwa Armand (Aron)
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement - Début 1945 | 02:01

On nous a donné à chacun un vêtement

Bulwa Armand (Aron)
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement - Début 1945 | 01:33

Notre Block 52 était un véritable mouroir

Bulwa Armand (Aron)
Allemagne / Buchenwald | Situations dans les camps - Début 1945 | 01:07

Dans le Block 8

Bulwa Armand (Aron)
Allemagne / Buchenwald | Enfants juifs | 02:12

L'appel du matin au Block 8

Bulwa Armand (Aron)
Allemagne / Buchenwald | Enfants juifs | 01:09

Les conditions d'hygiène étaient bien meilleures à Buchenwald

Bulwa Armand (Aron)
Allemagne / Buchenwald | Enfants juifs | 00:39

J'ai essayé de travailler pour avoir un peu plus de pain

Bulwa Armand (Aron)
Allemagne / Buchenwald | Enfants juifs | 01:13

Vers trois heures de l'après-midi, nous avons vu le camp se soulever

Bulwa Armand (Aron)
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps | 02:18

426 enfants recueillis en France

Bulwa Armand (Aron)
Allemagne / Buchenwald | Enfants juifs | 02:08

Buzyn Elie

1929, Lodz -

Elie grandit au sein d'une famille juive pratiquante, son père est industriel dans le textile, sa mère, engagée dans le mouvement des femmes sionistes, la WIZO. Il a une sœur et un frère.

Après l'invasion allemande, le nom de la ville est germanisé et devient Litzmannstadt. Les Juifs doivent porter l'étoile jaune. 160 000 Juifs sont regroupés dans le quartier de BaLuty (février - fin avril 1940). Le 7 mars 1940, son frère Abraham est assassiné par les SS dans le cadre du « jeudi sanglant » au cours duquel les SS abattent des dizaines de Juifs, rue Piotrkowska. Elie devient ouvrier au sein des ateliers de textile et de cuir travaillant pour les besoins du Reich, ouverts par Chaïm Rumkowski, chef du Judenrat (le conseil juif).

A la liquidation du ghetto, en août 1944, il est déporté avec ses parents et sa soeur à Auschwitz. Il fait les Marches de la Mort en janvier 1945 en direction de Buchenwald. Il est accueilli en France par l'OSE où il retrouve un oncle, Léon Pérel, chirurgien à l'hôpital Rothschild. Il est le seul survivant de sa famille.

Après la guerre, il part en Israël puis revient en France suivre des études de médecine.

Alors, on arrive à Buchenwald

Buzyn Elie
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement - Début 1945 | 02:44

Ils se sont débrouillés pour nous sortir de là et nous mettre dans le grand camp

Buzyn Elie
Allemagne / Buchenwald | Organisation - Buchenwald | 04:20

Chapelain Lucien

1920, Bondy - 2010

Fils de militants socialistes, il adhère aux Jeunesses Socialistes dès 1935. Il en est exclu au début de la Seconde Guerre mondiale en raison de ses prises de positions en faveur de la tendance dirigée par Marceau Pivert. Arrêté en décembre 1939 pour avoir distribué des tracts dénonçant la Drôle de guerre, il est emprisonné et comparait devant le tribunal militaire de la Seine le 1er mars 1940. Condamné à cinq ans de prison, il est emprisonné successivement à la Santé, à Fresnes, à Poissy puis à Fontevraud entre juin 1940 et juillet 1943.

Déporté à Buchenwald le 4 septembre 1943 (matricule 20186), il devient l’un des responsables de l’action clandestine. Commandant adjoint de la Compagnie de Choc de la BFAL (Brigade Française d’Action Libératrice), il joue un rôle de premier plan dans le soulèvement du camp.

De 1947 à 1955, il est Secrétaire général de l'Association française Buchenwald-Dora et Kommandos. Il accompagne pendant de très nombreuses années les voyages « action-mémoire » et a participé très activement à la formation d'accompagnateurs qui n'ont pas connu la déportation.

Le 11 avril 1945, le soulèvement du camp

Chapelain Lucien
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps | 04:11

Coupechoux Roger

1925, Toucy (Yonne) - 1975

Il vit dans la Nièvre d’où est originaire une partie de sa famille. En 1944, il travaille comme bûcheron dans les bois et prend contact avec le maquis. Il est arrêté dans une rafle à Clamecy. Les Allemands trouvent sur lui un carnet avec des noms et des lieux de rendez-vous. Il est conduit à la prison de Nevers où il est torturé par la Gestapo. Il est déporté à Buchenwald par le convoi du 5 septembre 1944 (matricule 85161).

Il restera quelques jours seulement au petit camp de Buchenwald avant d’être envoyé dans le Kommando de Langenstein, en Allemagne du Nord. Les déportés doivent creuser sous le Harz, un tunnel destiné à abriter une usine de fusées V2.

Roger Coupechoux reste 8 mois à Langestein, souvenir qu'il conserve jusqu'à sa mort en 1975.

Mort à Langenstein

Coupechoux Roger
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Hommes

Crétin Georges

1909, Saint-Claude (Jura) - 2004 

Georges Crétin a été arrêté lors de la rafle de Saint-Claude le 9 avril 1944, dimanche de Pâques. Cette rafle effectuée sous couvert de vérification d’identité, en présence de Klaus Barbie, est un acte de vengeance des nazis suite aux actes de résistance dans la région.

Il est déporté à Buchenwald par le convoi parti de Compiègne, le 12 mai 1944 (matricule 51937) puis il est envoyé à Dora dont il est évacué en avril 1945 sur les routes de la mort. C’est un des rares rescapés du massacre de Gardelegen dans lequel 1016 déportés ont péri dans l’incendie d’une grange.

Le massacre de Gardelegen

Crétin Georges
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Hommes

Desseaux Christian

1926, Margny (près de Compiègne) 

Il a 14 ans lorsque la débâcle de 1940 le conduit jusqu’à Dunkerque d’où il parvient à rentrer en vélo. Très tôt il s’engage dans la Résistance où il se signale par son courage. Mais, vraisemblablement trahi par des espions, il est arrêté par la Gestapo à l’âge de 17 ans. Il est interné dans la prison de Saint-Quentin, torturé puis transféré au camp de Royallieu près de Compiègne. Il est alors déporté à Buchenwald où il arrive le 19 janvier 1944 (matricule 41096) après un voyage effroyable. Puis il est désigné pour aller travailler dans le tunnel de Dora. Il vit plusieurs mois dans le tunnel à travailler sans voir le jour avant que les déportés soient logés dans des baraques à l’extérieur du tunnel.

En avril 1945 le camp de Dora est évacué. C’est une marche de la mort effroyable. Il réussit à s’évader avec deux camarades et retrouve des prisonniers de guerre qui les accueillent. Ils sont libérés par l’Armée Rouge le 3 mai 1945. De retour à Compiègne, il pèse 48 kg à 19 ans et met plus d’un an et demi pour se remettre physiquement.

Christian Desseaux témoigne inlassablement dans les collèges et lycées de Savoie où il vit.

Le voyage s'est arrêté après 2 jours et demi

Desseaux Christian
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 03:13

Sous la neige, tout nu, on nous fait une piqûre

Desseaux Christian
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 02:00

On ramasse des limaces, quelque fois un mulot

Desseaux Christian
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 02:07

Ducoloné Guy

1920, Monsempron-Libos (Lot-et-Garonne) 2008, Paris

Il est depuis 1934 un jeune militant syndicaliste et politique quand il est mobilisé le 8 juin 1940 à La Rochelle. Fait prisonnier par les Allemands, il parvient à s’échapper et gagne Toulouse. Démobilisé, il est intégré à un « chantier de jeunesse » (organisation paramilitaire créée par Vichy) dans l’Ariège. Il revient à Paris après quelques mois et reprend son travail d’ajusteur. C’est alors qu’il entame une activité de résistance clandestine. Fin 1941, il est nommé dans le trio de direction de la Jeunesse communiste de Paris, et chargé de recruter des jeunes combattants pour l'OS, organisation spéciale du Front National, précurseur des futurs Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Arrêté en 1942, il est emprisonné à la prison de la Santé puis à Fresnes, où il est torturé sans donner le moindre renseignement. Il est condamné à 5 ans de prison et 1 200 francs d'amende, incarcéré à la centrale de Melun puis à la prison de Châlons-sur-Marne. En mars 1944, il est transféré à Compiègne, puis déporté à Buchenwald en mai 1944 (matricule 51018).

Il est affecté au Kommando de l’usine Gustloff comme ajusteur. Dans le cadre de l'action clandestine, il est chargé du sabotage dans le hall 8 de l’usine où sont confectionnées des pièces destinées aux têtes des fusées V2. Il participe à la libération du camp en avril 1945 au sein du bataillon Saint-Just de la Brigade Française d’Action Libératrice (BFAL).

Peu après son retour à Paris, il devient secrétaire général de l’organisation des Jeunesses communistes. Au début des années 1950, il est incarcéré à Fresnes, à la suite d’une provocation montée de toutes pièces, mais qui lui vaut une condamnation pour "atteinte à la sûreté de l'Etat". Après 11 mois d’emprisonnement, Guy Ducoloné est libéré après une ordonnance de non-lieu. Il se marie avec Madeleine Vincent, communiste et, comme lui, ancienne déportée. Il mène ensuite une carrière politique : conseiller municipal de la ville d’Issy-les-Moulineaux, conseiller général, député et vice-président de l’Assemblée Nationale.

Il est élu à la présidence de l'Association française Buchenwald-Dora et Kommandos en 1989, en devient son président délégué en 1991 et la représente au Comité International de Buchenwald. Jugeant essentiel de préparer l'avenir de l'Association, en 2001, il passe le relais de la présidence à un non déporté.

Le poids des Triangles rouges

Ducoloné Guy
Allemagne / Buchenwald | Triangles de couleurs | 01:39

L'union des Résistances sur le modèle du CNR

Ducoloné Guy
Allemagne / Buchenwald | Organisation - Buchenwald | 03:28

La Brigade Française d'Action Libératrice

Ducoloné Guy
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps | 02:19

Les enfants de Buchenwald

Ducoloné Guy
Allemagne / Buchenwald | Enfants juifs | 00:54

Durand Pierre

1923, Mulhouse - 2002, Paris

Excellent élève, il entre au lycée Henri IV à Paris en classe de khâgne. Mais menacé de STO, il quitte Paris pour la Franche-Comté où il devient, aux côtés du futur colonel Fabien, l'un des responsables interrégional des Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Il est arrêté à Besançon le 10 janvier 1944, interné à la prison de cette ville où il subit la torture, puis transféré en avril au camp de Compiègne d'où il est déporté pour Buchenwald le 12 mai 1944 (matricule 49749).

Parlant allemand, il devient l'interprète de Marcel Paul, l'un des responsables, avec Manhès, de la résistance française dans le camp. Après la libération du camp, c'est Pierre Durand qui lit en français « le Serment », le 19 avril 1945, sur la place d'appel.

Journaliste à l'Humanité, historien, écrivain, il est témoin en 1987 au procès Barbie et en 1998 au procès Papon.

Il devient président du Comité International Buchenwald-Dora et Kommandos en 1982, à la mort de Marcel Paul. Il assume cette responsabilité lors de la réunification allemande et obtient l'intégration dans le Comité des Sintis et Roms, des femmes des Kommandos de Buchenwald et de déportés juifs ayant émigré en Israël.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire de Buchenwald :

- Les Armes de l'espoir - Les Français à Buchenwald et à Dora, Paris, Éditions sociales, 1977

- La Chienne de Buchenwald, Paris, Messidor / Temps Actuels, 1982

- "Ite Missa est", Paris, Éditions Le Temps des Cerises, 1999

La résistance dans le camp de Buchenwald

Durand Pierre
Allemagne / Buchenwald | Organisation - Buchenwald | 00:47

La spécificité de l'organisation de Buchenwald

Durand Pierre
Allemagne / Buchenwald | Organisation - Buchenwald | 02:21

Il faut veiller sur lui, il sera un des témoins principaux

Durand Pierre
Allemagne / Buchenwald | Organisation - Buchenwald | 02:13

Fleury Jacqueline

1923, Wiesbaden (Allemagne) - (née Marié)

Jacqueline Fleury passe son enfance à Strasbourg où son père est officier de carrière. En 1939, la famille est installée à Versailles où Jacqueline termine ses études secondaires et commence une formation d’assistante sociale. Le 24 octobre 1940, l'entrevue entre Hitler et Pétain à Montoire est un choc pour elle. Elle s'engage dans la résistance avec ses parents et son frère.

Elle appartient au mouvement « Défense de la France » et est chargée avec des amis étudiants, de la diffusion du journal clandestin de son mouvement à Versailles et dans ses environs, notamment dans les usines Renault. Elle devient agent de liaison pour le réseau de renseignement Mithridate. 

Jacqueline et ses parents sont arrêtés en juin 1944, emmenés à la prison de Fresnes et séparés. Son père est déporté à Buchenwald et sa mère à Ravensbrück où elle-même est déportée le 15 août 1944. Elle y retrouve sa mère.

Elles sont ensuite transférées dans des Kommandos extérieurs pour femmes du camp de Buchenwald en fonction des besoins de main-d’œuvre de la SS (Kommandos de Buchenwald Torgau, matricule 57595, puis Abteroda, matricule 31906 et Markkleeberg, matricule 52148). Le 13 avril 1945, elles sont évacuées dans une longue marche de la mort vers Theresienstadt et libérées, à la frontière tchèque, le 9 mai, par des soldats de l'armée soviétique.

Après guerre, Jacqueline se marie, elle a cinq enfants. Très impliquée dans les associations issues de la Résistance et de la Déportation, elle est une des fondatrices du Concours national de la Résistance et de la Déportation et témoigne dans les collèges et les lycées. Elle est également très active au sein d'Amnesty International. Elle a succédé à son amie Geneviève de Gaulle à la présidence de l'Association nationale des Anciennes Déportées et Internées de la Résistance (ANADIR).

Nous sommes transférées au Kommando d'Abteroda

Fleury Jacqueline
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Femmes | 04:14

Noël 1944, c'était la plus belle crèche que j'ai jamais vue

Fleury Jacqueline
Allemagne / Buchenwald | Manifestations de résistance | 04:26

Nous arrivons au Kommando de Markkleeberg

Fleury Jacqueline
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Femmes | 04:37

Derniers mois passés au Kommando Hasag

Fleury Jacqueline
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Femmes

Il fallait faire un pas devant l'autre

Fleury Jacqueline
Allemagne / Buchenwald | Marches et trains de la mort | 05:15

Ils n'avaient jamais vu des femmes dans un tel état

Fleury Jacqueline
Allemagne / Buchenwald | Marches et trains de la mort | 05:15

Fogel Willy

1928 - 2003

Willy Fogel est né dans une famille juive polonaise. À partir de 1939, la famille Fogel va d'un ghetto à l'autre, ensemble ou dispersée. Willy a quatorze ans quand il arrive avec son père, son frère et son cousin à Plaszow, camp qui utilise la main d'oeuvre du ghetto de Cracovie. Le travail sur le chantier est dur et dangereux. Au printemps 1943, son père meurt du typhus. Les trois jeunes partent pour le camp de Skarzysko en juillet 1943. Willy travaille dans un Kommando de transport à décharger des wagons de munitions. Il a conscience de son extrême faiblesse et se cache dans les tuyaux de la chaufferie près des poubelles. Il survit par instinct et sort de sa cachette au printemps 1944. En juillet 1944, le camp est liquidé. Willy se cache sur le toit de sa baraque pour échapper à une ultime sélection avant le départ.
Il est transféré au camp de Buchenwald en septembre 1944 (matricule 84603). Il passe par le petit camp et attrape une pneumonie qu'il pense fatale. Il est hospitalisé pendant trois semaines puis il est placé par l'organisation communiste dans différentes baraques. Il rencontre d'autres jeunes avec lesquels il travaille dans les bois, ce qui n'est pas fatiguant et sert à justifier leur présence.
Quelques jours avant la libération du camp, Willy échappe à l'évacuation des Juifs du camp organisée par les SS en se cachant dans le Block 66. Willy, comme tous les « Enfants de Buchenwald » reste plusieurs semaines dans le camp après la libération. Il fait partie des 426 enfants orphelins de Buchenwald pris en charge par l'OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants) en France où il arrive le 6 juin 1945. ll y fait des études dentaires et se marie en 1947. Il est cofondateur avec Armand Bulwa et Jacques Finkel de l'Amicale des anciens de l'OSE dont il contribue au bulletin jusqu'à sa mort.

Un dangereux terroriste arrêté à l'âge de 3 ans et demi

Fogel Willy
Allemagne / Buchenwald | Enfants juifs

Un millier d'enfants, la plupart juifs

Fogel Willy
Allemagne / Buchenwald | Enfants juifs

Girardet Albert

1925, Morez (Jura)

À 15 ans, il aide son père, militant et résistant. La route communale longeant leur jardin bordait la zone libre. Albert fait passer à plusieurs reprises des personnes en zone libre. Alors qu’il est caché dans une remise, un officier allemand lui tire dessus. Son estomac est perforé et il perd un rein. Soigné à l’hôpital, il n’est pas arrêté en raison de son jeune âge. Plus tard, en avril 1944 il est arrêté sur dénonciation. Après des interrogatoires, puis la prison de Montluc et le camp de Compiègne, il est déporté à Buchenwald le 12 mai 1944. Après la quarantaine au Petit Camp, il est envoyé au Kommando Wieda (construction d’une voie ferrée destinée à acheminer les fusées V1 et V2) puis au Kommando Osterhagen, très dur. Au mois de juillet 1944, il est transféré à Dora où il travaille 7 mois dans le tunnel (matricule 51557). Il est évacué avec d'autres prisonniers vers Bergen-Belsen où ils arrivent le 15 avril.

À la libération, Albert Girardet est hospitalisé quelques jours en Belgique, il rentre en train sanitaire à Paris où il est accueilli au Lutetia.

Membre depuis de nombreuses années de l’Association Française Buchenwald-Dora et Kommandos, Albert Girardet est retourné de très nombreuses fois à Buchenwald, accompagnant des groupes de jeunes.

Le voyage et l'arrivée à Buchenwald

Girardet Albert
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement

Guillard Désiré

1920 - 2006

En 1940, Désiré travaille avec son père, marchand de bestiaux. Refusant la défaite de 40, il récupère des armes laissées par les unités repliées qui constituent les premières armes du maquis de la Hunaudaye. Secrétaire de mairie à Pleven, il confectionne des faux papiers pour des STO, des juifs et des aviateurs alliés récupérés. En 1943, il rejoint la résistance, le maquis de la Hunaudaye. Il est arrêté le 19 décembre 1943 et déporté à Buchenwald où il arrive le 29 janvier 1944 (matricule 43475). Il est transféré le 13 mars 1944 dans la mine de sel, Wansleben, Kommando de Buchenwald. Il y reste 13 mois, durant de longs mois, il est mineur de fond à 400 m sous terre. Le 12 avril 1944, c’est l‘évacuation à pied. Le 14 avril, les marcheurs survivants sont libérés par les Américains.

Après guerre, il reprend son métier de boucher et participe à partir des années 1970 à des pèlerinages à Buchenwald et Wansleben.

La pendaison de Jean Sobriale

Guillard Désiré
Allemagne / Buchenwald | Pendaison

Herz Bertrand

1930, Paris - 2021, Paris

Au début de la guerre, c'est un jeune garçon qui vit avec sa famille, bourgeoise, d’origine juive, au Vésinet près de Paris. Il commence ses études secondaires au lycée Condorcet. Il porte l’étoile jaune en juin 1942 mais à partir de septembre, toute la famille se réfugie à Toulouse, en zone libre après avoir franchi clandestinement la ligne de démarcation.  Bertrand poursuit sa scolarité au collège Fermat de Toulouse. Le 5 juillet 1944, il est arrêté par la Gestapo, parce que juif, avec ses parents, sa sœur aînée et son fiancé. Son frère aîné, absent au moment de l’arrestation, échappe à la déportation.

La famille est internée à la prison Cafarelli de Toulouse. Il est déporté à Buchenwald le 30 juillet 1944 (matricule 69592) avec son père tandis que sa mère et sa sœur sont déportées à Ravensbrück. Après quelques mois au Petit Camp, Bertrand et son père sont envoyés au Kommando de Niederorschel. Son père y décède le 27 janvier 1945. Le 1er avril 1945, Bertrand est évacué vers Buchenwald où il arrive le 10 avril, la veille de la libération du camp.

De retour en France, il retrouve son frère, sa sœur mais pas sa mère qui n'a pas survécu à la déportation. Recueilli par un oncle et une tante, il reprend ses études et sort diplômé de l'Ecole Polytechnique.

Adhérent de l'Association française Buchenwald-Dora et Kommandos, il participe à la rédaction du Mémorial et à la formation des accompagnateurs pour les visites des sites de Buchenwald et Dora. En 1997, il est secrétaire général adjoint de l'association puis secrétaire général de 1999 à 2005. En 2000, il devient coprésident du Comité International Buchenwald-Dora et Kommandos puis président à partir d'avril 2001.

- Le Pull-over de Buchenwald, Paris, Tallandier, 2015

Il y avait un bébé pour lequel ma mère chantait

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Les convois | 02:26

Je ne dis pas « Au revoir » à ma mère

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | A l'arrivée des convois | 03:18

Ils ont rasé la moustache de mon père

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 05:27

Dans le Block 61 du Petit Camp

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Solidarité | 02:10

Le Block 61 du Petit Camp

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Dans les blocks | 02:10

Quelle chance j'ai d'avoir un poux !

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Hygiène - Les parasites | 01:10

Je ne tolère pas que l'on insulte mon père

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Prisonniers de fonction | 01:05

Je peux dessiner la France !

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Manifestations de résistance | 03:29

J'ai appris le « Chant des Marais » dans les latrines du Petit Camp

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Résistance intellectuelle | 05:25

Je travaille 12 heures par jour sur des ailes d'avions Junkers

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Hommes | 04:34

Le père est mort mais le fils doit vivre

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Dimension familiale | 07:03

J'ai marché quinze heures

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Marches et trains de la mort | 02:29

On nous ramène au camp de Buchenwald

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Derniers jours - Chaos | 03:39

Le 11 avril 1945, tout se déclenche

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps | 04:42

Nous étions libres, au bout du rouleau

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps | 01:36

Après le 12 avril, je visite le camp

Herz Bertrand
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps | 02:02

Huard Raymond

1921, Larchant (Seine et Marne)

Issu d’une famille nombreuse de la classe ouvrière, il s'engage très jeune dans la Résistance par l’intermédiaire d’un « copain de foot ». Arrêté en avril 1943 par la Gestapo, il est passé à tabac, mais ne livre aucun des noms de ses camarades. Emprisonné à la prison de Fresnes, il est soumis au « secret » et doit tenir cinq mois et demi sans visite ni colis.

Interné au camp de Compiègne, il est déporté à Buchenwald (matricule 21472) puis transféré à Salzbourg dans un Kommando chargé de réparer les voies ferrées. Il y est libéré par l’armée américaine.

Kesbi Hélène

1926, Metz (née Herszbajn) - 2021, Montreuil

Hélène KESBI (Herszbajn) est née en Lorraine en 1926 où ses parents originaires de Lodz s’étaient installés au début des années 20. Outre sa famille, c’est toute une fratrie, oncles et tantes, qui avait émigré, se retrouvant à Metz et Hagondange. Sa famille est pratiquante et parle le yiddish. Son père travaille dans la sidérurgie.

En 1940, pressentant le danger, le père emmène sa famille à Paris, quartier de Belleville. Ils logent à l’hôtel. Le frère d’Hélène, Isaac, est arrêté dès 1941, interné plusieurs mois à Drancy, déporté par le convoi 3, en juin 1942. Ses parents, Bajla et Szlama sont arrêtés le 16 juillet lors de la Rafle du Vel d’Hiv, en présence de leurs deux filles, Hélène et Marie, qui elles ne sont pas emmenées. Restant sans aucune nouvelle d’eux, elles ignorent leur déportation qui a eu lieu quelques jours après, le 24 juillet, par le convoi 10. Restées seules, les deux filles travaillent dans une petite fabrique de maroquinerie et sont logées par une cousine dans le quartier de Belleville. Elles sont arrêtées au mois d’avril 1943 par des policiers en civil. A Drancy, elles retrouvent une cousine avec deux enfants de 3 et 1 ans, transférée là depuis Chalais dans la Vienne. Tous sont déportés par le convoi 55 du 23 juin 1943.

Hélène et sa sœur entrent au camp et sont affectées aux kommandos extérieurs puis à celui du Canada. Les deux sœurs sont séparées. Hélène est transférée à Bergen Belsen à l’automne 1944 puis à Raghun et Theresienstadt où elle est libérée. A son retour, elle retrouve uniquement sa sœur Marie.

 

On arrive à Raghun

Kesbi Hélène
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Femmes | 04:41

Un matin on se réveille, les Allemands étaient partis

Kesbi Hélène
Allemagne / Buchenwald | Marches et trains de la mort | 08:06

London Lise

1916, Montceau-les-mines - 2012, Paris (née Elisabeth Ricol)

Lise London voit le jour à Montceau-les-Mines dans une famille d’origine espagnole venue en France au début du XXè siècle à la recherche de travail. Son père était mineur et militant communiste. Très jeune Lise adhère au Parti Communiste Français qui l’envoie en 1934 à Moscou où elle rencontre Artur London, militant communiste tchèque, qu’elle épouse en 1935. En juillet 1936, quand commence le putsch franquiste contre la jeune République espagnole, Lise London, de retour à Paris, participe à la constitution des Brigades Internationales. Dès 1940, elle s’engage dans la Résistance et devient capitaine dans les Francs-Tireurs et Partisans. 

Elle est arrêtée à Paris en 1942 par la police française lors de la manifestation de la rue Daguerre contre l’occupation allemande. Elle échappe à la peine de mort car elle est enceinte. Elle est incarcérée dans plusieurs prisons. Son fils qui naît en 1943 en prison à Paris sera confié à ses parents ainsi que sa sœur née en 1938.

Lise London est déportée en juin 1944 à Ravensbrück puis transférée en juillet au Kommando de Hasag (Leipzig) (matricule 3935). En avril 1945, elle participe à une Marche de la mort. Après de nombreuses péripéties, elle rentre enfin en France en mai 1945.

En 1949, Artur London est nommé à Prague, Vice-Ministre des Affaires Étrangères mais tombe en disgrâce en 1951. De cette expérience, il écrira un livre L’Aveu. Lise London a écrit plusieurs livres.

L'écheveau du temps, Parisn Éd. du Seuil, 1995

- La mégère de la rue Daguerre : souvenirs de résistance, Paris, Éditions du Seuil, 1995

- Le printemps des camarades, Paris, Éditions du Seuil, 1996

C'était comme un marché aux esclaves

London Lise
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Femmes | 02:11

Est-ce que vous accepteriez d'être Stubendienst ?

London Lise
Allemagne / Buchenwald | Prisonniers de fonction | 01:21

On a fait attention de rester dignes

London Lise
Allemagne / Buchenwald | Apparence de soi | 02:14

La guerre continuant, les rations diminuaient

London Lise
Allemagne / Buchenwald | La faim - La nourriture | 02:59

La doctoresse m'avertissait lorsqu'il y avait des convois noirs

London Lise
Allemagne / Buchenwald | Convois noirs | 01:07

Elles faisaient la queue pour lire le journal

London Lise
Allemagne / Buchenwald | Résistance intellectuelle | 01:34

Les Françaises ont voté pour organiser un goûter pour les enfants

London Lise
Allemagne / Buchenwald | Enfants juifs | 03:58

On fera Noël !

London Lise
Allemagne / Buchenwald | Manifestations de résistance | 03:49

Miller Serge

1917, (Lituanie) - 1989       

Soldat en 1939, prisonnier en 1940, il s’évade en 1942. Il intègre la Résistance. Il est arrêté à Lyon par la Gestapo le 23 octobre 1943, enfermé à la prison Montluc puis au camp de Compiègne d'où il est déporté à Buchenwald en janvier 1944 (matricule 44809). Il est transféré au camp d’Ellrich où le travail forcé a été organisé par les Nazis sous sa forme la plus atroce. Lors de l'évacuation, à l’approche des Alliés, il s’évade du train qui emmenait les survivants vers le camp de Bergen Belsen.

- Le Laminoir: Récit d'un déporté, Paris, Calmann-Lévy, 1947 (couronné par le prix « Liberté »).

Les confessions d'un moribond

Miller Serge
Allemagne / Buchenwald | Conditions mortifères

Palant Charles

Les parents de Charles, Juifs polonais, émigrent durant l’entre-deux guerres. Son père, maroquinier dans le quartier de Belleville, décède en 1933, laissant une famille de quatre enfants. En 1935, Charles quitte l’école alors qu’il a douze ans après avoir obtenu le Certificat d’Etudes primaires. Il commence lui-même un apprentissage en maroquinerie. A 15 ans, nourri par la vie et son environnement familial, il est déjà délégué syndical.

Avec la guerre, Charles part pour la région lyonnaise. Il y lie des contacts avec la MOI (mouvement de résistance de la Main d’œuvre immigrée). Le 17 août 1943, il est arrêté à Lyon, sur dénonciation, avec sa mère et sa jeune sœur Lily. Ils connaissent la prison Montluc puis le camp de Drancy. Tous les trois sont déportés en octobre 1943 par le convoi 60.

A l’arrivée, lors de la sélection, il est séparé de sa mère et de sa sœur ; elles sont assassinées dès ce jour à Birkenau. Charles est orienté vers le travail forcé et transféré au camp de Buna Monowitz. Il y demeure jusqu’en janvier 1945. La Marche de la mort le conduit à Buchenwald. Il y est libéré.

En 1949, il participe à la création du MRAP, dont il a été le secrétaire général pendant vingt et un an et l'un des présidents d'honneur. Il a été à l’origine de la fondation de l’Amicale du camp de Buna Monowitz, association qui a rejoint et constitué l’Union des Déportés d’Auschwitz au début des années 2000 et dont Charles était l’un des vices présidents.

Il a rédigé son témoignage, en 2009, Je crois au matin, Paris, Le Manuscrit, Collection Témoignages de la Shoah, FMS.

Nous sommes désignés pour aller dégager les ruines de Weimar

Palant Charles
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Hommes | 02:58

Paul Marcel

1900, Paris - 1982, L'île-Saint-Denis

Le 14 juillet 1900, un gosse abandonné est recueilli par l’Assistance publique. Son enfance et son adolescence, qu’il passe chez des paysans de la Sarthe, sont rudes, mais Marcel Paul s’y forge une personnalité exceptionnelle qui lui vaudra respect et amitié unanimes.

Militant communiste et syndicaliste, il ne supporte ni la misère ni l’injustice et, dès 1940, il entre dans l’action clandestine. Il est arrêté le 13 novembre 1941, emprisonné dans les prisons de la Santé, de Fontevraud, de Blois puis au camp de Royallieu, à Compiègne, d’où il est déporté à Auschwitz le 27 avril 1944, dans le convoi dit « des tatoués », puis transféré à Buchenwald, où il arrive le 14 mai. (Matricule 53067).

Il est affecté au Block 57 du Petit Camp et y reste pendant toute sa détention. Il participe à l’Union des déportés français et crée dans la clandestinité, avec Frédéric-Henri Manhès, le Comité des intérêts français (CIF) et la Brigade française d’action libératrice (BFAL), dont tous deux sont les chefs militaires. Marcel Paul dirige aussi, avec Manhès, le groupe des Français dans l’insurrection libératrice.

Dès son retour, il établit les fondations d’un rassemblement regroupant toutes les victimes du nazisme. Avec Frédéric-Henri Manhès, toujours, il crée la Fédération nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP), ainsi que l’Association française des déportés de Buchenwald-Dora et Kommandos.

Le 13 novembre 1945, il est ministre de la Production industrielle dans le gouvernement du général de Gaulle et organise, en 1946, la création d’EDF-GDF, après avoir proposé à Félix Gouin, alors président du gouvernement provisoire de la République française, la restructuration des centaines d’unités et d’usines de production et de distribution du gaz et de l’électricité sur tout le territoire national.

(Buchenwald par ses témoins, Histoire et dictionnaire du camp de concentration de Buchenwald-Dora et de ses kommandos (1937-1945), Paris, éditions Belin, 2014)

Buchenwald et Dora étaient des camps de la mort lente

Paul Marcel
Allemagne / Buchenwald | Organisation - Buchenwald

Pena Virgilio

1914, Espejo (Cordoue) - 2016

Il est né en Espagne dans un milieu très modeste. Devenu milicien, il participe, à partir du 18 juillet 1936, à la défense de son village contre l'occupation fasciste et rejoint le Bataillon Garces, notamment lors des combats acharnés de Pozoblanco, Villa del Rio, Lopera, pour finir à la Bataille de l'Ebre où il est blessé pour la troisième fois. Le 9 février 1939, il passe la frontière française. Arrêté, il est interné dans les camps du Roussillon (Barcarès et Saint-Cyprien).

Intégré dans une compagnie de travailleurs depuis le 20 décembre 1939, il fuit devant l'invasion allemande et se retrouve, le 22 juin 1940, à Fronsac (Gironde) près de Libourne, où il est accueilli dans une famille de viticulteurs. Il y reste jusqu'en 1942, puis rejoint à Bordeaux un groupe de résistants formé par d'anciens de la guerre d'Espagne. Le 19 mars 1943, il est arrêté par la police française, interné au Fort du Hâ, interrogé pendant trois semaines, mis à l'isolement, puis remis aux Allemands qui l'enferment à la prison de la caserne Boudet pendant trois mois avant de le transférer au camp de Compiègne, puis de le déporter à Buchenwald le 19 janvier 1944 (matricule 40843).

Virgilio travaille à la carrière durant la quarantaine puis est affecté aux deux Kommandos de la DAW (Deutsche Ausrüstungswerke) qui fabriquent des meubles. Il assiste au bombardement du 24 août 1944. Il a déjà rejoint la résistance clandestine du camp. Après avoir échappé (le 7 ou 8 avril 1945) à l'évacuation du camp et participé à l'insurrection du 11 avril 1945, Virgilio Pena rentre en France en juin 1945. Il retourne à Bordeaux, tombe malade et rejoint une maison de repos à Pau, où il reste neuf mois. Il y rencontre Christiane, qu'il épouse en 1947.

Virgilio témoigne dans les établissements scolaires pendant de nombreuses années, en contact également avec des historiens et des chercheurs.

Il ne reste rien à part les cils et les sourcils

Pena Virgilio
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement

À 13 heures, l’ordre se confirme : couper les barbelés et partir

Pena Virgilio
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps

Petit Marcel

1926, Dammarie-les-Lys - 2010

Issu d'une famille de huit enfants de Dammarie-les-Lys, près de Fontainebleau, Marcel Petit est un jeune adolescent lorsqu'il connaît l'exode, l'arrivée des Allemands puis son entrée dans la Résistance.

La boutique de cordonnerie de son père, lui-même résistant, devient un point de rencontre pour ceux qui refusent la collaboration et la défaite. Ces personnes forment un groupe de l’Organisation Spéciale (OS), groupe armé du Parti communiste français.

Arrêté par la Police française en avril 1942 pour avoir distribué des tracts, il est emprisonné à la prison de Melun puis déporté en juin pour être jugé en Allemagne. Il connait les camps d'Hinzert, puis ceux de Gross Rosen, Dora-Mittelbau (Kommando de Nordhausen), Bergen Belsen où il est libéré.

 

Là, on nous a emmenés à la douche

Petit Marcel
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 01:37

Le Kapo avait assassiné sa mère

Petit Marcel
Allemagne / Buchenwald | Prisonniers de fonction | 01:32

Prendre les pierres à un endroit et les ramener le lendemain au même endroit

Petit Marcel
Allemagne / Buchenwald | Quarantaine | 01:26

Si le lit était mal fait, c'était des coups de gummi

Petit Marcel
Allemagne / Buchenwald | Les coups | 02:03

Le fameux bâton de goumi

Petit Marcel
Allemagne / Buchenwald | Les coups | 01:46

On était à quatre pattes en train de récupérer la soupe (Hinzert)

Petit Marcel
Allemagne / Buchenwald | Sadisme | 02:27

Douze heures de travail par jour, plus de deux ans de camp, j'étais épuisé

Petit Marcel
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Hommes | 01:46

En sortant du trou, j'ai vu le carnage

Petit Marcel
Allemagne / Buchenwald | Bombardements alliés et alertes | 01:44

Philippon René

1906, Amiens - 1986, Compiègne

Ingénieur des Travaux Publics de l'Etat du service vicinal, il est mobilisé en 1939, fait prisonnier mais s’évade en juin 1940 et regagne la France. Résistant spontané, il organise en juin 1941, dans l'Oise, un dépôt d'armes et de munitions françaises et anglaises, jamais découvert par les Allemands. Il diffuse tracts et journaux clandestins, fabrique et distribue des cartes d'identité. Il devient membre de l'OCM, un des grands mouvements de la Résistance, à Noyon, et participe à plusieurs actions et parachutages. Il fournit de nombreux renseignements sur les organisations fortifiées et les travaux de l’ennemi permettant des bombardements efficaces sans victimes civiles. Il est arrêté le 17 juillet 1944, interné à Compiègne puis déporté à Buchenwald le 18 août (matricule 81833).

Il rentre en France le 30 juillet 1945. Il est président d'honneur de l'Association des Prisonniers de Guerre (1946), président de l’Union Nationale des Associations de Déportés Internés et Familles de disparus (UNADIF) ainsi que président du Mouvement Résistance de l’Oise (en 1970).

Le râble de lapin

Philippon René
Allemagne / Buchenwald | La faim - La nourriture

Au moment de poser la jambe de force, elle était trop courte de 20 cm

Philippon René
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Kommandos du camp

C’est un saint, qui ne croit pas en Dieu

Philippon René
Allemagne / Buchenwald | Solidarité

Pieters Charles

1914, Dieppe - 2011 (dit Eugène Houssaye )

Dès son entrée dans la vie active il s’engage dans l’action syndicale et adhère au Parti Communiste Français en 1932. Il entre dans la résistance dès 1940 ; il est arrêté le 30 novembre 1940. Il s’évade de la prison de Rouen et continue ses actions. Il est à nouveau arrêté et est déporté en mai 1944 à Buchenwald où il participe activement à la résistance interne (matricule 51593).

Témoin infatigable, au sein du Comité Régional de Haute-Normandie il a participé à de nombreuses rencontres et conférences auprès des jeunes. En 20 ans, il a emmené à Buchenwald 1000 collégiens et lycéens de Seine-Maritime lors d’un voyage de mémoire organisé chaque année en avril.

On était une centaine par wagon

Pieters Charles
Allemagne / Buchenwald | Les convois | 00:56

On arrive au camp

Pieters Charles
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 02:58

J'ai été affecté au zelte Lager

Pieters Charles
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 03:41

J'ai eu le droit à 25 coups de bâton

Pieters Charles
Allemagne / Buchenwald | Prisonniers de fonction | 01:21

J'ai perdu 33 kilos

Pieters Charles
Allemagne / Buchenwald | Epuisement des êtres | 02:09

Essayer de faire entrer un camarade au Revier

Pieters Charles
Allemagne / Buchenwald | Solidarité | 02:14

C'est comme cela qu'est née la brigade française d'action libératrice

Pieters Charles
Allemagne / Buchenwald | Organisation - Buchenwald | 01:48

Un mot d'ordre : il faut démoraliser les SS

Pieters Charles
Allemagne / Buchenwald | Manifestations de résistance | 02:25

Ce sont des camions français qui sont venus nous chercher

Pieters Charles
Allemagne / Buchenwald | Le retour | 01:42

Rousset David

1912, Roanne (Loire) – 1997, Paris

Fils d’un ouvrier métallurgiste, il fait des études de philosophie et de lettres à la Sorbonne et devient enseignant. Proche de Trotski, il est l’un des fondateurs du Parti Ouvrier Internationaliste (POI) et participe à la reconstitution clandestine de ce parti pendant l’Occupation. Arrêté le 16 octobre 1943, il est torturé rue des Saussaies (Paris), emprisonné à Fresnes, avant d’être déporté à Buchenwald puis Neuengamme où il arrive le 18 mars 1944 (matricule 28325, Kommandos de Porta Westfalica et Beendorf). Il est évacué vers le mouroir de Wöbbelin où il est libéré le 2 mai 1945.

Après son retour, il publie L’Univers concentrationnaire qui obtient le Prix Renaudot en 1946. Il reprend son combat contre les guerres et le totalitarisme et crée, en 1950, le Comité International contre le Régime concentrationnaire (CICRC) qui entreprend des enquêtes sur les situations en Espagne, Grèce, Yougoslavie, URSS et Chine. Devenu « gaulliste de gauche », il est député de 1968 à 1973. Il est grand reporter au Figaro littéraire et collabore à France-Culture.

- L’Univers concentrationnaire, Paris, Editions du Pavois, 1946 (Prix Renaudot), [Editions de Minuit, 1965, Hachette Pluriel, 1998]
- Les jours de notre mort, Paris, Editions du Pavois, 1947, [Ramsay, 1988]
- Le pitre ne rit pas, Paris, Editions du Pavois, 1948, [Bourgeois, 1979]

Tout ce peuple le long du temps

Rousset David
Allemagne / Buchenwald | Processus homicide

Tous les matins, avant l’aube, le marché des esclaves

Rousset David
Allemagne / Buchenwald | Vécu quotidien

Le sort du concentrationnaire

Rousset David
Allemagne / Buchenwald | Processus homicide

Les camps châtrent les cerveaux libres

Rousset David
Allemagne / Buchenwald | Processus homicide

Buchenwald est une cité chaotique

Rousset David
Allemagne / Buchenwald | Etre concentrationnaire

Rozen-Rechels Henri

1933, (Demblin-Jrena, aujourd’hui Deblin, Pologne)

Au sein d'une famille juive pratiquante, commerçante, il est le troisième enfant après une sœur, Chajale, et un frère, Louzerel. Le 6 mai 1942, son frère et sa sœur sont pris avec 2500 Juifs de Demblin dans la première arrestation suivie immédiatement d’une déportation et de leur assassinat au camp de Sobibor.

Les parents pensent alors protéger leur enfant rescapé en le cachant dans le ghetto de Varsovie. Il est accueilli dans la famille de sa mère. Lorsque commence les assassinats des Juifs de Varsovie, son oncle parvient à le faire ressortir vers la zone catholique. Henri retrouve ses parents et son grand-père à Demblin. Peu après, son père ne revient pas d’une convocation à la Kommandantur.

Le 15 septembre 1942 a lieu une seconde déportation des Juifs de Demblin à destination du camp d’extermination de Treblinka à laquelle échappent Henri, sa mère et son grand-père Moshé ainsi que sa cousine Esterel. Ils sont sélectionnés pour le travail forcé pour le compte de la société allemande d’armement, Hasag, et  internés dans un camp à Demblin même.

A la fin 1943, Henri est séparé de sa mère et fait partie avec son grand-père d’un convoi à destination du camp de travail forcé de Czestochowa (Société Hasag). Ils y restent un an. Fin 1944, tous deux sont évacués vers le camp de concentration de Buchenwald. Henri est interné au Block 66, celui des enfants. En avril, alors que la libération du camp est proche, ils subissent une nouvelle évacuation vers le camp de Terezin (Theresienstadt) à laquelle son grand-père succombe. Henri est libéré le 9 mai.

Il retrouve sa mère et sa cousine Esterel, à Lodz. En 1946, ils décident de rejoindre de la famille à Paris où ils y arrivent après un périple de plusieurs mois, semé de nombreuses difficultés. Très bon élève, Henri décide pourtant d’arrêter ses études.

Sa mère se remarie en 1949 avec Lejb Rechels qui l’adopte officiellement en 1966. En 1959, Henri rencontre Jeannine Korolitski. Ils ont eu deux enfants.

Je revois l’entrée du camp de Buchenwald

Rozen-Rechels Henri
Allemagne / Buchenwald | Enfants juifs

Saint-Etienne (de) Georges

1920, Montrouge (Seine) - 1960

Soudeur de profession, il est membre du Front National de décembre 1940 à octobre 1942, date à laquelle il est arrêté par la police française sur son lieu de travail, accusé de participer à la réorganisation de mouvements dissous, tirage et distribution de tracts, possession d'une ronéotype.

Incarcéré à la prison de Fresnes puis à Compiègne, il est déporté le 24 janvier 1943 au camp de Sachsenhausen (Matricule 59001, Kommando Heinkel. Il est transféré au camp de Buchenwald (Kommando Halbestaadt) fin juillet 1944.

Lors de l’évacuation du Kommando, le 9 avril 1945, il subit une marche de la mort. Il est libéré le 8 mai 1945.

Nous y fabriquions les ailes du Junker 88 (Kommando d'Halbertstadt - Buchenwald)

Saint-Etienne (de) Georges
Allemagne / Buchenwald | Des évacuations aux libérations /automne 1944 - printemps 1945

Taslitzky Boris

1911, Paris - 2005, Paris

Boris Taslitzky est né à Paris de parents juifs d'origine russe, réfugiés en France après l'échec de la Révolution de 1905. Il devient pupille de la nation à la mort de son père tombé sur le front lors de la Première Guerre mondiale. À 17 ans, il entre à l'Ecole nationale des Beaux- Art de Paris. Fin 1933, il rejoint l'association des Artistes et Écrivains Révolutionnaires (AEER) puis le Parti communiste. Mobilisé à Meaux en 1939 et fait prisonnier en 1940, il s'évade et s'engage activement au sein de l'organisation "Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France". En octobre 1941, 27 otages communistes sont fusillés dans la carrière de Châteaubriant (Loire-Atlantique), et Boris, bien que n’ayant pas assisté à cet assassinat, réalise un tableau dont se dégage une impression de grande force. Il représente Jean-Pierre Timbaud, l'un des fusillés, debout, vêtements en loques et mains liées dans le dos. Il est arrêté le 13 novembre 1941, et condamné en décembre à deux ans de prison par un tribunal militaire pour avoir "effectué plusieurs dessins destinés à la propagande communiste".

Après son jugement, il est dirigé vers la prison de Riom dans le Puy-de-Dôme puis vers celle de Mauzac en Dordogne avant d'être dirigé vers le centre de séjour surveillé de Saint-Sulpice-Ia-Pointe dans le Tarn. Là, il peint de grandes fresques d'inspiration révolutionnaire sur les cloisons en planche de cinq des baraquements du camp. L'archevêque de Toulouse fournissant la peinture, il accepte même de décorer la chapelle, à la demande de certains de ses camarades.

En 1942, sa mère, Anna Rosenblum, est arrêtée, déportée en septembre, assassinée au camp d'Auschwitz.

Le 30 juillet 1944 Boris Taslitzky est déporté au camp de Buchenwald (matricule 69022). À l'arrivée dans le camp et à la vue des détenus en haillons rayés, sa première pensée s’exprime ainsi: "Il faut que je dessine cela". Il comprend que le fait de dessiner constitue l'un des moyens de lutte contre la déshumanisation voulue par les SS. Il montre l'indicible, le triomphe de la mort. Grâce à la résistance clandestine il réalise Cent onze dessins faits à Buchenwald qui témoignent de la vie dans le camp et seront ensuite édités par Aragon.

Après la guerre, il expose ses œuvres inspirées par la Résistance et la Déportation et reçoit, en 1946, le prix Blumenthal de la peinture.

En 1971, il est nommé professeur à l'Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs à Paris. Une plaque commémorative a été posée à l’occasion du centenaire de sa naissance sur la façade de l’immeuble qu'il a habité, 5 rue Racine, dans le 6ème arrondissement de Paris.

- Boris Taslitzky, Dessins faits à Buchenwald, textes de Christophe Cognet, Lionel Richard, Annette Wieviorka, Aragon, Julien Cain, Jorge Semprún, Maurice Kriegel-Valrimont, Paris, Éditions Biro, 2009

Nous ne savions pas où nous allions

Taslitzky Boris
Allemagne / Buchenwald | A l'arrivée des convois | 01:23

Le petit camp m'a tranquillement émerveillé

Taslitzky Boris
Allemagne / Buchenwald | Conditions mortifères | 01:00

Je me mets à crayonner, à dessiner

Taslitzky Boris
Allemagne / Buchenwald | Manifestations - Arts | 02:01

Une espèce d’inquiétude à vouloir que ce soit ressemblant

Taslitzky Boris
Allemagne / Buchenwald | Manifestations - Arts | 01:03

Je suis un portraitiste

Taslitzky Boris
Allemagne / Buchenwald | Manifestations - Arts | 00:46

Les aquarelles que j'ai faites au camp

Taslitzky Boris
Allemagne / Buchenwald | Manifestations - Arts | 01:18

Il y avait une douzaine d'artistes peintres dans le camp

Taslitzky Boris
Allemagne / Buchenwald | Manifestations - Arts | 00:59

Éloigner l’homme du désespoir

Taslitzky Boris
Allemagne / Buchenwald | Manifestations - Arts

Un concours de poésie écrite dans le camp

Taslitzky Boris
Allemagne / Buchenwald | Résistance intellectuelle

Vanryb Nathan

1924, Varsovie - 2016, Paris

Issu d'une famille polonaise, venue en France en 1926, il est arrêté le 12 avril 1942 à St-Paul-de-Lizonne, interné à la prison d'Angoulême puis dans les camps de Poitiers et Drancy.

Il est déporté le 19 août 1942 au camp de Birkenau (convoi 21, Matricule 60601). Fin 1942, il est transféré au camp d'Auschwitz puis, en mai 1943, à Eintrachthütte, sous-camp du complexe d'Auschwitz (Swietochlowice).
En janvier 1945, il subit un nouveau transfert, au camp de Mauthausen (Autriche) puis à Leipzig (Allemagne). En avril 1945, il doit marcher 18 jours vers Leitmeritz (nom allemand de Litomerice, Tchécoslovaquie) et le camp de Theresienstadt (Terezin) où il est libéré le 8 mai 1945.

A son retour, il retrouve son père et apprend que son frère a été fusillé pour faits de résistance. Les autres membres de sa famille, sa mère, sa sœur, ses deux frères sont morts à Birkenau.

Les témoignages vidéos proviennent de deux sources différentes : UDA et Mémoire Demain (dvd Hatier, 2009)

Je suis affecté dans un kommando dans une usine d'armement à Leipzig

Vanryb Nathan
Allemagne / Buchenwald | Situations dans les camps - Début 1945 | 03:56

Viens Gaston

1924, Cheval Blanc (Vaucluse) - 2015, Créteil

Il naît dans une famille de maraîchers qui s’installe à Saint-Rémy de Provence. Il rejoint la résistance en 1941 en adhérant à un cercle clandestin de la jeunesse communiste. Arrêté en 1943, il est enfermé à la prison d’Avignon puis à la prison d’Aix en Provence. Jugé par le tribunal spécial il est interné au camp de Saint Sulpice puis transféré à la gare de Toulouse dont il part pour Buchenwald le 30 juillet 1944 où il arrive le 6 août 1944 (matricule 69295). Contacté par la résistance du camp il est affecté à la Brigade d’Action Libératrice.

Après la guerre, il devient permanent du Parti Communiste Français. Installé à Orly en 1961 il en sera le maire pendant 44 ans jusqu’en mars 2009.

 

On a organisé un tour de rôle pour lécher les barbelés

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Les convois | 02:50

Mis nus pour ne pas s'évader

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Les convois | 01:17

Le train s'est arrêté, ils ont ouvert les portes avec grand fracas

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 04:50

A l'époque, c'était une humiliation d'être tondu

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Entrée - Enregistrement | 01:47

Quand on croisait un SS on devait s'arrêter et enlever le chapeau

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Actes de torture | 01:09

Je me suis senti perdu de ne pas avoir mon pain

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Le vol | 01:37

Et le lendemain matin, on l'a retrouvé mort

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Epuisement des êtres | 04:20

Dans le petit camp, il y avait beaucoup de morts

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Derniers jours - Chaos | 01:23

Il m'a fait deux ou trois enveloppements et la fièvre est tombée

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Le Revier | 01:52

Pendant la pendaison l'orchestre joue une valse lente

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Pendaison | 02:02

On faisait dérailler le wagonnet

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Manifestations de résistance | 01:55

J'étais affecté à la brigade d'action libératrice

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Organisation - Buchenwald | 01:26

La Résistance veut savoir combien de temps il faut pour réunir un maximum de camarades

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Organisation - Buchenwald | 01:01

Ils sont allés chercher les armes au moment de l'insurrection

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps | 02:23

Dès que le groupe a commencé à tirer, ils se sont tout de suite rendus

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps | 01:45

On est partis avec des camions américains

Viens Gaston
Allemagne / Buchenwald | Le retour | 01:54

Waitz Robert

1900, Neuvy-sur-Barangeon (Cher) - 1978, Strasbourg, France

Son père, d’origine russe, est médecin, sa mère, professeur de sciences naturelles. Lui-même entreprend des études médicales. Il est professeur agrégé en 1935 à la faculté de médecine de Strasbourg. Il se spécialise en Hématologie.

Mobilisé en 1939-1940, il est médecin-capitaine dans un hôpital militaire. La démobilisation le conduit à Clermont-Ferrand où l'Université de Strasbourg s’est repliée. En 1941, il entre dans le mouvement de Résistance Franc-Tireur d’Auvergne, il en devient chef régional puis chef-adjoint des Mouvements Unis de Résistance, les MUR d’Auvergne.

Il est arrêté le 3 juillet 1943 par la Gestapo, emprisonné à Moulins puis transféré dès le 10 septembre 1943 au camp de Drancy. Il est déporté au camp d’Auschwitz par le convoi 60, le 7 octobre 1943, orienté vers le camp de Buna-Monowitz (Matricule 157261) où il est affecté au Revier en tant que médecin jusqu’au 18 janvier 1945, date de l’évacuation du camp. Au sein du Häftlingskrankenbau, il déploie son activité à soulager et aider des camarades.

Le 18 janvier 1945, il subit une évacuation qui le mène au camp de Buchenwald où il est affecté au « Block des expériences » (Block 46) où sont menées, entre autres, des expériences sur l’inoculation du typhus. Il est libéré à Buchenwald par les troupes américaines. Il décide de ne pas rentrer en France et se rend au camp de Bergen-Belsen afin de participer aux soins.

Témoin au tribunal de Nuremberg, il y présente ses résultats de recherche qui portent sur des analyses et des études réalisées à Buna-Monowitz et à Buchenwald.

En 1945, il reprend son poste à l’Université de Strasbourg, obtient la chaire d’hématologie, domaine où il acquiert une grande renommée.

Il a été président de l'Amicale d'Auschwitz et Président du Comité International d’Auschwitz.

Des centres d'expérimentation sur l'homme

Waitz Robert
Allemagne / Buchenwald | Expériences pseudo-médicales

Will Elisabeth

Mulhouse, 1909  - ?

Elle est professeur au lycée de jeunes filles de Clermont-Ferrand lors de son arrestation, le 25 novembre 1943 ; elle est emprisonnée au « 92 » (caserne du 92e régiment d’infanterie) jusqu'au 26 janvier 1944, puis transférée au camp de Compiègne jusqu'au 29 janvier.

Elle est déportée au camp de Ravensbrück où elle reste du 1er février au 22 juillet 1944 (matricule 27856). Elle est ensuite transférée dans des Kommandos dépendants administrativement du camp de Buchenwald : à Leipzig (23 juillet au 31 juillet), à Schlieben, Arbeitskommando Hasag (1er aout 1944 à fin avril 1945).

 

 

J'ai connu la Hasag de Leipzig

Will Elisabeth
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Femmes

Le camp de Schlieben

Will Elisabeth
Allemagne / Buchenwald | Buchenwald - Camps annexes et Kommandos - Femmes

Zyguel Léon

1927, Paris - 2015, Montreuil

Léon Zyguel est né à Ménilmontant dans une famille ouvrière de six enfants, d’origine polonaise, juive, non pratiquante. Suite aux lois anti-juives promulguées en octobre 1940, son père est arrêté le 20 août 1941. Léon continue à aller à l'école quelques mois puis doit travailler. Un an plus tard, le 16 juillet 1942, c’est la rafle du Vel’d’hiv à la suite de laquelle sa mère décide de mettre sa famille à l’abri en zone non occupée. Avec ses grands frères et sa soeur, il est arrêté fin juillet 1942 par la gendarmerie allemande en tentant de passer la ligne de démarcation.

Il est interné au camp de Mérignac puis transféré en août à Drancy où il retrouve son père puis à Pithiviers. Il est déporté au camp dʼAuschwitz le 21 septembre 1942 par le convoi n° 35 (matricule 75360) (1028 déportés, 23 rescapés, dont Léon Zyguel et son frère Maurice). Son père et sa sœur n'ont pas survécu.

En janvier 1945, il est évacué et fait « les marches de la mort ». Pendant 12 jours, il marche, sans manger, dans le froid et la neige et arrive au camp de Gross Rosen d’où il est de nouveau transféré, quelques jours plus tard dans des wagons de marchandises, découverts, vers Buchenwald (10 février 1945 - matricule 124969). Après une quinzaine de jours, on sollicite Léon et son frère pour faire partie de la résistance intérieure. C’est ainsi que Léon Zyguel a connu la libération, en participant à l’insurrection, le 11 avril 1945. Il est rapatrié fin avril et arrive à Paris le 1er mai 1945, jour de ses 18 ans.

- Léon Zyguel est « acteur » de son propre rôle dans le film Les Héritiers (2014).

Comme des milliers de bourdons au-dessus de nous

Zyguel Léon
Allemagne / Buchenwald | Bombardements alliés et alertes | 01:44

A l'issue des Marches de la mort : les poux et la grangrène

Zyguel Léon
Allemagne / Buchenwald | Marches et trains de la mort | 01:09

Entrée dans la résistance du camp

Zyguel Léon
Allemagne / Buchenwald | Libération des camps | 01:22